Deux personnes sont mortes dans des intempéries en Tunisie et d’importants dégâts matériels ont été enregistrés dans l’agglomération de Tunis du fait des inondations, selon les autorités.
Le nord de la Tunisie a été balayé lundi par une tempête spectaculaire (vent, fortes pluies et grêle), un phénomène particulièrement rare en cette saison. Des vidéos postées sur les réseaux sociaux ont montré des torrents d’eau boueuse dévalant des quartiers du Grand Tunis, emportant au passage nombre de véhicules.
« Deux personnes sont décédées, une dans la région du Kef (nord-ouest), et une autre morte électrocutée à la Manouba, en banlieue de Tunis », a affirmé à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur.
Dans un communiqué, le ministère a par ailleurs indiqué que des personnes avaient été blessées dans la chute d’un panneau publicitaire à Hammam-Lif, au sud de la capitale. La protection civile a dû intervenir dans des dizaines de logements ou commerces inondés, selon la même source.
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A la Manouba, le service des urgences d’un hôpital a été fermé pour 48 heures, a annoncé le ministère de la Santé. Une partie de l’établissement était toujours sous les eaux mardi matin, a constaté un photographe de l’AFP.
« On a vécu une vraie catastrophe. L’eau boueuse s’infiltrait par toutes les portes », a déclaré à l’AFP Saïda Ghribi, une habitante de la Manouba.
Des commerçants continuaient à nettoyer leurs locaux dans l’après-midi, alors que de nouvelles pluies étaient attendues.
فيضانات في تونس Inondations en Tunisie https://t.co/LoIL8L3JyW
— إضحك من قلبك (@edhhakmenkalbek) June 6, 2017
« On en a pour au moins 10.000 dinars (3.650 euros). Ça s’est déjà produit l’hiver dernier et ça nous a coûté cher. Il n’y aura personne pour nous aider ou nous rembourser », a déploré Fethi, le gérant d’un magasin paramédical.
« De nombreuses maisons » ont aussi été inondées à l’Ariana, dans le nord du Grand Tunis, où des routes ont en outre été « très endommagées », selon la gouverneure Salwa Khiari.
La commission régionale de prévention des catastrophes naturelles est mobilisée et va évaluer les dégâts et les aides nécessaires, a assuré de son côté le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Riadh Mouakher.
« S’il est tombé jusqu’à 85 mm sur le Grand Tunis (soit 1/8e des précipitations annuelles), les constructions anarchiques et l’état des infrastructures, notamment en matière d’évacuation des eaux, sont aussi en cause, a-t-il souligné ». « La culture de l’entretien n’existe pas du tout en Tunisie (…), il faut un changement de la politique urbaine ».
De nombreuses voies sont en outre obstruées par les déchets, dans un pays qui connaît un problème de collecte depuis sa révolution de 2011, en l’absence de municipalités élues.