Le président de la République Beja Caïed Essebsi a annoncé, aujourd’hui, dans une allocution du congrès électif de Nidaa Tounes qui se tient à la ville de Monastir qu’il renonce à briguer un second mandat.
Le parti Nidaa Tounes, a annoncé l’année dernière avoir suspendu l’adhésion de Youssef Chahed, en raison d’un différend avec le fils du président. Ce dernier avait déclaré en mai dernier que le fils du président, Hafedh Caïd Essebsi, qui est aussi le directeur exécutif de Nidaa Tounes, avait détruit le parti au pouvoir, et que la crise au sein du parti avait affecté les institutions de l’Etat.
« Le parti a décidé de geler l’adhésion de Chahed », déclare Nidaa Tounes dans un communiqué publié vendredi. Le fils du président a appelé à la destitution du Premier ministre en raison de l’incapacité de son gouvernement à relancer l’économie.
Son appel a été soutenu par le puissant syndicat UGTT, qui a rejeté les réformes économiques proposées par le Premier ministre. Mais le parti islamiste modéré Ennahda a rejeté les appels à la démission du chef du gouvernement, faisant valoir que le départ du Premier ministre risquait de déstabiliser le pays à un moment où il a besoin de réformes économiques.
« Malgré le manque de soutien politique au gouvernement, nous procéderons aux réformes économiques l’année prochaine, y compris la réforme des subventions et des fonds sociaux », a déclaré Youssef Chahed.
Le président Béji Caïd Essebsi avait appelé peu de temps après le Premier ministre à démissionner ou à demander un vote de confiance au Parlement. La Tunisie a été saluée comme le seul succès démocratique issu des Printemps arabes. Le mouvement de protestation qui a débouché sur le renversement de l’autocrate Zine El Abidine Ben Ali en 2011 ne s’est pas traduit par le genre de violences observées en Syrie et en Libye.
Mais depuis 2011, neuf gouvernements se sont succédé. Ils n’ont pas réussi à résoudre les problèmes économiques, notamment l’inflation et le chômage.