La Birmanie a « résolument » rejeté aujourd’hui la décision de la Cour pénale internationale (CPI) de se déclarer compétente pour enquêter sur la déportation de la minorité musulmane Rohingya, qui pourrait constituer un crime contre l’humanité.
#Myanmar says International Criminal Court has no jurisdiction in #Rohingya crisis https://t.co/hrAqU5CMlc
— Stephanie Nebehay (@StephNebehay) September 7, 2018
« La Birmanie rejette résolument la décision (de la CPI), qui a un fondement juridique douteux », affirme le gouvernement dans un communiqué, ajoutant qu’il n’avait « aucune obligation » de suivre la décision de la Cour, la Birmanie n’étant pas signataire du Statut de Rome, traité fondateur de la CPI.
La Cour pénale internationale se déclare compétente pour enquêter sur la déportation de la minorité musulmane #Rohingya en #Birmaniehttps://t.co/GssnW0OeG1 #AFP pic.twitter.com/25VPZucXvq
— Agence France-Presse (@afpfr) September 6, 2018
« La décision est le fruit d’une mauvaise foi manifeste, d’irrégularités procédurales et d’un manque général de transparence », accuse le gouvernement birman. Hier, la CPI, qui siège à La Haye, a décidé d’exercer « sa compétence à l’égard de la déportation alléguée du peuple « Rohingya du Myanmar (Birmanie, ndlr) au Bangladesh ».
La décision de la Cour signifie que le procureur de la CPI peut dorénavant ouvrir une enquête préliminaire susceptible de déboucher sur des poursuites, voire un procès.
UN fact-finding mission: Myanmar’s top military generals must be investigated and prosecuted for genocide against the #Rohingya https://t.co/TMHEPpam0d pic.twitter.com/SH7Suoap9Y
— Human Rights Watch (@hrw) September 1, 2018
En 2017, plus de 700.000 musulmans Rohingyas ont fui la Birmanie, majoritairement bouddhiste, après une offensive de l’armée en représailles d’attaques de postes-frontières par des rebelles Rohingyas. Persécutés par les forces armées birmanes et des milices bouddhistes, les membres de la minorité musulmane se sont réfugiés dans d’immenses campements de fortune au Bangladesh.
Si la Birmanie n’est pas partie à la CPI, la Cour s’estime compétence « puisqu’un élément du crime, le passage d’une frontière, a eu lieu sur le territoire d’un État partie, le Bangladesh ».