Londres (Reuters) – Le fondateur du site WikiLeaks, Julian Assange, a été arrêté jeudi par la police britannique à l’ambassade d’Equateur à Londres, où il s’était réfugié il y a près de sept ans. La police britannique a précisé avoir été invitée par l’ambassadeur d’Equateur à pénétrer dans l’immeuble, Quito ayant mis fin à l’asile diplomatique dont bénéficiait le lanceur d’alerte. Elle a ajouté que les Etats-Unis avaient demandé l’extradition d’Assange.
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Le président équatorien, Lenin Moreno, a souligné jeudi que Quito avait bien retiré à Julian Assange ce statut en raison, selon lui, de violations répétées des conventions internationales. Agé de 47 ans, Julian Assange s’était réfugié à l’ambassade d’Equateur à Londres en juin 2012 pour ne pas avoir à être envoyé en Suède où il était accusé de viol, et de crainte aussi que les autorités britanniques décident son extradition vers les Etats-Unis après la publication sur WikiLeaks de documents confidentiels de l’administration américaine.
https://t.co/Bw0vefw97k #FreeAssange Mis en prison pour avoir dénoncé ces crimes!
— El Rachistico Minimalistico (@rachistic) April 11, 2019
L’affaire de viol a été close en Suède mais un mandat d’arrêt britannique est toujours en cours pour non-respect de ses engagements en matière de liberté conditionnelle. En Suède, l’avocate d’une de ses victimes présumées a indiqué jeudi qu’elle allait « tout faire » pour que le dossier soit rouvert.
Une vidéo diffusée jeudi matin sur internet montre plusieurs policiers entraînant hors de l’ambassade un homme d’apparence frêle, cheveux blancs et barbe blanche. Julian Assange a été conduit dans un commissariat du centre de Londres avant d’être présenté à un juge. Le ministre britannique de l’Intérieur, Jeremy Hunt, interrogé sur Sky News, a souligné qu’Assange n’était pas “un héros” et que son avenir serait décidé par la justice britannique en toute indépendance. « Personne n’est au-dessus des lois », a-t-il dit.
Les relations entre les autorités équatoriennes et Julian Assange se sont tendues depuis que ce dernier a été accusé d’avoir fait fuiter des informations sur la vie privée du président équatorien Lenin Moreno, violant ainsi, selon Quito, les conditions de son droit d’asile. Lenin Moreno a affirmé avoir obtenu par écrit de Londres l’engagement qu’Assange ne serait pas extradé vers un pays où il risquerait la peine de mort ou la torture. WikiLeaks a accusé le gouvernement équatorien d’avoir violé le droit international en retirant l’asile politique à Julian Assange.