Le porte-parole du ministère de la Défense, Belhassen Oueslati, a assuré lors d’une déclaration que les forces de l’armée appliqueront les ordres du président de la République, Béji Caïd Essebsi qui est le commandant en chef des armées.
Belhassen Oueslati a précisé dans sa déclaration à l’agence Tunis Afrique Presse que le ministère de la Défense collaborera avec le ministère de l’Intérieur pour sécuriser les lieux en question.
Tunesiens Präsident Essebsi hat angekündigt, die Armee gegen sich ausweitende Straßenproteste im Süden einzusetzen: https://t.co/joJ7lfKDhy
— La Banda Vaga (@LaBandaVaga) May 12, 2017
L’armée tunisienne protègera dorénavant les sites de production des mouvements sociaux susceptibles d’empêcher leur exploitation, a annoncé mercredi le président Béji Caïd Essebsi dans un discours très attendu. « Nous savons que c’est une décision grave mais elle doit être prise », a déclaré M. Essebsi devant un parterre de personnalités, notamment politiques, dans cette allocution de près d’une heure qui avait fait l’objet des spéculations les plus folles.
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— Middle East Eye Fr (@MiddleEastEyeFr) May 10, 2017
Entre les mouvements sociaux, le limogeage de deux ministres importants (Finances et Education) et la démission du chef de l’instance chargée d’organiser les prochaines municipales (17 décembre), le pays a en effet connu des semaines agitées.
Tunisie : le président Essebsi appelle l'armée à la rescousse contre le blocage de sites
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« Toute personne voulant manifester peut manifester, dans le cadre de la loi (…). Mais si tu veux manifester et que la première chose que tu fais, c’est stopper la production de la Tunisie (…), si vous bloquez notre peu de ressources, où allons-nous? », a lancé le président Essebsi.
L’actuel gouvernement d’union de Youssef Chahed, à l’image de ses prédécesseurs, est confronté à une grogne sociale croissante, en particulier dans les régions de l’intérieur du pays, dont celle de Tataouine (sud). Les mouvements sociaux prennent régulièrement l’allure de sit-in bloquant des routes et les accès à certains sites de production.
Le président a par ailleurs critiqué les appels à manifester contre un projet de loi dit de « réconciliation » qu’il a proposé à l’été 2015, et qui est dénoncé par la société civile et certains partis comme une tentative de « blanchir la corruption ».
« Le président de la République, dans le cadre de ses prérogatives constitutionnelles, a pris une initiative. Bonne ou pas bonne, lui pense qu’elle est la solution. Mais le Parlement l’examinera (…), c’est la règle du jeu », a dit M. Essebsi en accusant ses détracteurs d’« agiter la rue ».
« Le processus démocratique en Tunisie est menacé », a-t-il encore dit, sans préciser sa pensée mais dans une apparente allusion aux appels à la formation d’un nouveau gouvernement ou à des élections anticipées.
Si la Tunisie a réussi jusqu’à présent sa transition politique, elle n’arrive toujours pas à relancer son économie, six ans après la chute de la dictature de Ben Ali. Tandis que le déficit public continue de se creuser, la croissance a plafonné à 1% l’an dernier. Les autorités tunisiennes espèrent un taux d’environ 2,5% en 2017.