Tariq Ramadan s’était livré dans une vidéo enregistrée courant novembre, dans laquelle il clame son innocence et dénonce médias et politiques.
Dans une vidéo, Tariq Ramadan «s’en prend violemment à Mediapart», affirme @libe. Y en a qui vont se gratter la tête un moment… https://t.co/wovNsEVJpr
— Fabrice Arfi (@fabricearfi) March 14, 2018
L’islamologue suisse actuellement en détention à Fleury-Mérogis à la suite de plaintes pour viols déposées par deux femmes, ne s’était jusqu’ici que très peu exprimé dans les médias. Le site Muslim Post a publié une vidéo enregistrée à la mi-novembre dans laquelle Tariq Ramadan livre sa version de l’affaire.
« On a voulu donner une image de ma personne qui était celle d’un fou »
«On a voulu donner une image de ma personne qui était celle d’un fou, de quelqu’un de totalement déséquilibré», remarque-t-il. Mais, argumente-t-il avec ironie, il l’aurait été seulement deux fois et juste en France. Or depuis cette vidéo, une troisième femme a porté plainte en France. Et dans le monde anglo-saxon, une Américaine vivant au Koweït a fait de même à Washington, resserrant l’étau autour de l’islamologue.
Selon Me Marsigny, « Christelle » a reconnu avoir créé de faux comptes « Tariq Ramadan » sur les réseaux sociaux pour diffuser de fausses informations.
Ce n’est pas servir le combat légitime des femmes contre les violences, que de se livrer à ce type de procédé ordurier!— Feïza Ben Mohamed (@FeizaBM) March 15, 2018
L’islamologue suisse, visé par trois plaintes pour viol en France et une aux Etats-Unis, a été transféré jeudi de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) à une unité surveillée de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, indiquent samedi un de ses avocats, confirmant une information du Monde.
« L’administration pénitentiaire et, surtout, le corps médical ont estimé que son état de santé nécessitait une hospitalisation », a déclaré à Reuters Me Emmanuel Marsigny.
Tariq Ramadan, mis en examen pour viol et viol sur personne vulnérable et incarcéré le 2 février, fait valoir qu’il souffre de sclérose en plaque et d’une affection neurologique d’origine indéterminée touchant ses membres inférieurs.
La chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris l’a néanmoins maintenu en détention provisoire le 22 février, seul moyen selon elle de l’empêcher de récidiver, d’exercer des pressions sur les témoins ou les victimes ou de fuir. Un expert médical avait conclu que les pathologies invoquées ne pouvaient « être considérées comme certaines » et que l’état de santé de l’islamologue était compatible avec sa détention.
Une nouvelle expertise médicale, dont les résultats sont attendus d’ici fin mars, est en cours.
« Un médecin de Fleury-Mérogis avait dit dès le départ que l’état de santé de Tariq Ramadan n’était pas compatible avec la détention », souligne Me Marsigny, qui a rendu visite vendredi à son client à la Pitié-Salpêtrière.