Voici venu le temps de la désillusion, la chute après la gloire. Avant c’était le temps de la jeunesse et l’intelligence. De jeunes leaders qui montraient la voie à leurs aînés, des technocrates issus des générations qui rêvent d’un avenir meilleur pour leurs pays et pour leurs peuples, du travail, du respect pour l’environnement, moins de corruption, plus d’engagement pour la patrie, l’humanité, la faune et la flore… et la planète.
Au Canada, c’était le temps de Justin Trudeau, en France celle d’Emmanuel Macron et chez nous, Youssef Chahed et sa lutte supposée contre la corruption. Très vite, la chute de tous ces jeunes leaders a montré aux naïfs que nous sommes qu’en politique et que rien n’a changé. Ils sont tous les mêmes : les vieux comme les jeunes.
Trudeau et son scandale de la corruption à grande échelle, Macron et sa gestion crapuleuse de la crise des gilets jaunes et bien sûr chez nous la compromission de Youssef Chahed avec les corrompus qu’il était censé combattre.
Au départ, comme beaucoup de monde, j’ai soutenu Youssef Chahed, j’étais parmi les premiers à arriver sur la place de la Kasbah, ce fameux 23 mai 2017, pour appuyer notre jeune Chef de Gouvernement dans sa lutte contre la corruption. J’ai refusé de voir ses vidéos du temps où il faisait le sbire à Hammamet et participer à l’opération bastonnade contre les militants de Nidaa. J’ai refusé de le voir le jour de la victoire de Béji Caïed Essabsi proférer les mots les plus abjectes contre Moncef Marzouki.
Trempé de sueur de la tête aux pieds il crie la victoire de son parti sur les chants des virages des stades de foot. Finalement, Youssef Chahed vient de cette génération « foot » en Tunisie sans grande culture mais rusée, cupide, égoïste et inhumaine. Il n’a rien d’un leader « genre nouveau » il veut juste prendre le pouvoir à l’ancienne, à la Zine El Abidine Ben Ali, quitte à entuber le vieux de Carthage qui lui a fait confiance et qui lui a confié la mission de redresser l’économie.
Au lieu de cela, il passe une alliance secrète avec les pires de son gouvernement et met l’État et ses ressources au seul objectif de gagner les élections. Il pense qu’en politique on peut gagner de la même façon que dans un « jeu de carte ». Il a passé sa vie à jouer aux cartes, à gratter ses roubignolles avec les copains, lors de ses soirées foot et les rencontres avec la bourgeoisie de Tunis.
Il a dû descendre Ben Ali et sa clique sur le canapé de son salon avec les copains qui ont en mare de Leila et les Trabelsis du temps de la dictature. La révolution de la brouette lui a donné cette chance, il entre en politique en bon rentier de son organe supposé suprême (Zb..bi…) comme on dit en Tunisie. Il n’a jamais lu Machiavel et veut se la jouer Machiavel.
Il commet la faute morale la plus abjecte à mes yeux : La Trahison. Il a trahi BCE et il ne sait pas que l’histoire l’absoudra (BCE) de ses erreurs de jugement et de son rapprochement avec la secte d’Ennahda. Oui l’histoire absoudra BCE car les historiens ont du recul pour juger, pas comme nous le communs des mortels, mais l’histoire sera sans merci quand elle jugera son fils HCE l’idiot utile qui a rendu possible ce Youssef Chahed.
Par Issam Ayari