Lors de mon dernier voyage en Tunisie, j’étais surpris par le nombre de camionnettes (voire camions) qui transportaient du pain rassi (el khobz el beyyet). J’ai même vu des personnes fouiner dans les poubelles pour ramasser ce pain et le livrer à des « grossistes » un peu à la manière des bouteilles en plastique.
J’imagine que ce pain était destiné aux bêtes pour servir de 3lef (nourriture pour animaux).
Je rappelle que le pain fait partie des produits compensés par l’État et qu’il, à ce titre, participe à l’usure de son budget. Le prix bas du pain n’incite pas les citoyens à l’économie et plusieurs familles ne consomment que la moitié de ce qu’elles achètent et jettent le reste à la poubelle.
Khobzet ettabouna (elkhobza el arbi) coute 2,5 fois le prix d’un baguette normale et est consommée jusqu’à la dernière bouchée. Appliquer le prix réel aux pains achetés à la boulangerie appelle les citoyens à plus de responsabilité quant à l’abus de ce produit et les oblige à n’acheter que ce qu’ils vont consommer.
Des solutions peuvent être imaginées pour ceux dont l’augmentation du prix du pain perturbe effectivement leur budget. De toutes les manières. Il faut que le pain (je dis bien le pain) soit payé à son juste prix pour éviter ce spectacle indécent de son ramassage pour servir de nourriture aux animaux!