Paris – Le Groupe d’Action Financière (GAFI) a demandé la Tunisie de présenter un 5ème rapport sur l’exécution du plan d’action de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, adopté en novembre 2017, au plus tard au cours du mois d’avril 2019.
Le Gafi s’est déclaré « très préoccupé », vendredi, par la liste noire que la Commission Européenne envisage d’élargir à sept nouveaux pays qui luttent insuffisamment contre le blanchiment d’argent, rappelant son « rôle central » dans ce domaine.
« Nous sommes très préoccupés », a affirmé Marshall Billingslea, secrétaire adjoint au Trésor américain, qui préside actuellement le Gafi, faisant part de ses inquiétudes sur l’intention de la Commission européenne d’ajouter notamment l’Arabie saoudite et le Panama à sa liste noire. « Beaucoup de pays membres ont exprimé leur vive préoccupation à propos de ce projet de liste de la Commission européenne », a ajouté ce membre de l’administration de Donald Trump.
« Les listes noires et grises sont toujours des sujets très sensibles qu’il faut gérer avec précaution », a affirmé M. Billingslea, soulignant qu’elles ne devaient être « élaborées qu’à partir d’une méthodologie robuste et transparente ». « Je dois insister, en tant que président, sur l’importance de préserver le rôle central du Gafi comme institution leader dans la lutte contre le blanchiment d’argent », a affirmé le responsable américain.
Le Gafi dispose d’une liste noire où se trouvent l’Iran et la Corée du Nord. Sur sa liste grise figurent les Bahamas, le Botswana, le Cambodge, l’Ethiopie, le Ghana, le Pakistan, la Serbie, le Sri Lanka, la Syrie, Trinidad et Tobago, la Tunisie et le Yemen.
La proposition de la Commission européenne doit encore recevoir le feu vert du Parlement européen et des pays de l’Union, dont certains comme la France et le Royaume-Uni ont exprimé des réserves sur cette nouvelle liste de 23 pays à « haut risque ».
Les nouveaux pays ciblés, avec parmi eux l’Arabie saoudite et le Panama, s’ajoutent aux 16 qui figuraient déjà sur ce registre – comme l’Iran, l’Irak, le Pakistan ou encore l’Ethiopie et la Corée du Nord – dont l’objectif est de « protéger le système financier de l’UE ».