C’est un peu le rêve de beaucoup de monde en théorie car, en pratique, personne ne cherche sa mort mais serait bien content de le voir agonisant et tout faire pour prolonger sa souffrance dans le but de garder une cible bien arrangeante sur laquelle déverser son incompétence.
Youssef Chahed est très loin d’être un as de la politique mais il n’est pas le seul d’ailleurs ! Toute la classe politique ne l’est pas non plus. Pire, la seule réussite de nos politiques est d’avoir empêché qu’une alternative politique réussie soit installée dans le pays.
L’échec de Youssef Chahed est celui du parlement, des leaders politiques, de la presse, du Président de la République et des citoyens aussi. Tout un concours d’incompétents du « bab au mi7rab » qui continue à nous polluer la vie !
Quand vous voyez les listes électorales et vous entendez que certaines têtes de ces listes ont payé jusqu’à 30.000 Dinars pour se placer ainsi, vous comprenez que quelque chose de « pas très catholique » se trame dans le pays. S’il faut « tuer » Youssef Chahed, il « faut tuer » avec toute la classe politique d’aujourd’hui sans ménagement.
Nous avons un problème profond dans ce pays : l’opportunisme ! C’est lui qui a fait que la corruption se généralise dans tous les secteurs vitaux de la république. Il a contribué au sectarisme aigu, au favoritisme et à la dégradation du climat social dans le pays.
L’opportunisme a tué l’esprit civique, l’amour du pays et a gangréné l’administration. La politique nous a tués et ce n’est pas en tuant Youssef Chahed que nous allons reprendre à vivre. Pour reprendre espoir, il faut « tuer » toute une classe politique sans ménagement et reprendre le pouvoir par les urnes en jetant aux oubliettes la majorité de ces politiciens qui ont fait irruption après la révolution des cacahuètes !
Par Ali Gannoun, professeur à l’Université de Montpellier II