Paris (Reuters) – Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris et dans d’autres villes de France contre les violences faites aux femmes, un phénomène mis en lumière par une multitude de faits divers et par un « Grenelle » dont le gouvernement dévoilera les conclusions la semaine prochaine.
[TW : violence]
Il y a 37 ans, Françoise a été témoin de l’assassinat de sa mère par son père. Elle réclame une meilleure prise en charge des enfants de féminicides. #JeMarcheLe23 #NousToutes pic.twitter.com/FB1zwdX6MN
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Au moins 137 femmes sont mortes depuis le début de l’année sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, selon le décompte d’un collectif qui recense les féminicides. À Paris, le cortège, rassemblant une majorité de femmes mais aussi de nombreux hommes, s’est élancé de l’Opéra en direction de la place de la Nation.
Elles s'appelaient Bernadette, Corinne, Laura, Liliane, Julie… Elles étaient employées administratives, consultantes, lycéennes.
Voici les histoires des victimes de #Féminicides en 2019 recensées par l'AFP en une infographie ➡️ https://t.co/ET72u5e4X5 pic.twitter.com/HcEFQnP25i
— AFP Factuel 🔎 (@AfpFactuel) November 22, 2019
« Il est temps que tout le monde se lève, se réveille, se montre », jugeait Marie, une manifestante de 46 ans, venue entre autres pour “sensibiliser” son fils de 10 ans, présent à ses côtés. « Je n’attends pas grand-chose du gouvernement là-dessus, pour moi le salut est dans l’éducation. »
« On ne peut pas continuer à accepter qu’aujourd’hui, en toute impunité, des femmes se fassent assassiner », selon Karine Plassard, militante du collectif Nous Toutes. Plusieurs personnalités – les actrices Julie Gayet, Alexandra Lamy, Laetitia Casta et Muriel Robin notamment – ont défilé en tête du cortège.
📢 «J’aimerais que notre président se manifeste» https://t.co/LGLg8if3Fu
— Le Figaro (@Le_Figaro) November 23, 2019
« Stop féminicides », « pas une de plus », « État coupable », « justice complice », pouvait-on lire sur les banderoles brandies dans la foule où résonnaient des slogans tels que « à bas le patriarcat » ou « solidarité avec les femmes du monde entier ».
Le gouvernement, que certaines associations accusent d’inertie sur le sujet, doit présenter lundi le bilan de son « Grenelle des violences conjugales », une concertation longue de trois mois, avec de nouvelles mesures à la clef.
Dans un rapport publié mardi, un groupe d’experts du Conseil de l’Europe a déploré une réponse pénale « insuffisante » des autorités françaises ainsi qu’un manque de places d’hébergements dévolues aux femmes victimes.
Simon Carraud avec Michaela Cabrera, édité par Elizabeth Pineau