Beyrouth (Reuters) – Le groupe Etat islamique (EI) a perdu son dernier bastion syrien à Baghouz et a été définitivement vaincu en Syrie, ont déclaré samedi les Forces démocratiques syriennes, l’alliance arabo-kurde soutenue par les Occidentaux.
« Baghouz a été libérée. La victoire militaire sur Daech a été remportée », a écrit sur Twitter Mustafa Bali, porte-parole des FDS. « Le soi-disant califat a été totalement éliminé », a-t-il encore indiqué. « Nous renouvelons notre promesse de poursuivre le combat et de pourchasser leurs derniers combattants jusqu’à leur élimination. »
« Nous annonçons aujourd’hui la destruction de l’organisation de l’Etat islamique et la fin du contrôle qu’elle exerçait sur sa dernière poche de territoire, à Baghouz », a déclaré lors d’une cérémonie de victoire Mazloum Abdi, commandant en chef des FDS. Un orchestre a joué l’hymne national américain – Washington soutenant les FDS.
Le commandement général des FDS a assuré qu’il allait poursuivre les opérations militaires de manière à éliminer les cellules dormantes de l’EI. Il a appelé le régime syrien à reconnaître l’administration autonome qui dirige les zones sous le contrôle des FDS, dans le nord-est de la Syrie, et demandé à la Turquie de retirer ses troupes du nord du pays.
La France et la Grande-Bretagne, qui comme Washington soutiennent les FDS, ont salué la chute de Baghouz. Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a quant à lui préféré la prudence, soulignant que « Nous avons encore beaucoup à faire ».
VICTIMES CIVILES
Emmanuel Macron s’est félicité de la « détermination » des armées de la coalition internationale qui a permis de faire tomber le « dernier bastion de Daech » mais a précisé également que la lutte contre les groupes terroristes devait continuer.
Au cours des deux derniers mois, près de 60.000 personnes ont fui la région de Baghouz, au bord de l’Euphrate, dans l’est de la Syrie, après avoir vécu dans des conditions épouvantables. Les intenses bombardements qui visaient à déloger les combattants de l’EI ont fait de nombreuses victimes parmi les civils également confrontés à la faim.
La chute de Baghouz marque le couronnement de quatre années d’efforts internationaux pour venir à bout des djihadistes même si l’EI demeure une menace, recourant à des tactiques de guérilla à partir de ses réduits dans des zones désertiques plus à l’Ouest. Quant à Abou Bakr al Baghdadi, le chef de l’EI et calife autoproclamé, reste introuvable.
Selon les Etats-Unis, il serait caché en Irak, pays où il s’est proclamé calife d’un territoire alors immense situé de part et d’autre de la frontière irako-syrienne. La menace de l’EI persiste dans d’autres régions du monde, en Afghanistan et au Nigeria notamment, où les émanations locales du groupe créé par Al Baghdadi continuent de sévir et de commettre de violentes attaques, que ce soit contre des civils ou des représentants de l’Etat.