La ville de Kasserine a été le théâtre de violents affrontements entre la police et des manifestants après l’immolation d’un journaliste, la nuit dernière. Ce dernier dénonçait les conditions de vie difficiles des kasserinois.
La ville Kasserine a été secouée dans la nuit du 24 au 25 décembre par de violents affrontements opposant des manifestants aux forces de l’ordre quelques heures seulement après la mort d’un jeune journaliste. Abdel Razzaq Zorgui, 32 ans, est décédé suite à une immolation par le feu.
#Tunisie : heurts entre policiers et manifestants après l’immolation par le feu d’un journaliste https://t.co/bFhvQ6zWHB
— Le Monde Afrique (@LeMonde_Afrique) December 25, 2018
Un acte de désespoir qui a rapidement provoqué la colère de plusieurs dizaines de protestataires également excédés par leurs conditions de vie. Selon l’AFP, les manifestants, pour la plupart des jeunes, ont brûlé des pneus et bloqué la rue principale du centre-ville de Kasserine.
En #Tunisie, un journaliste, #AbdelRazzaq orgui, s’est immolé par le feu dans la nuit du 24 au 25 décembre, après avoir dénoncé la #pauvreté et la #précarité dans lesquelles sont plongés ses compatriotes https://t.co/hcMUmQELdq via @yahooactufr
— Philippe de Bard (@Phdb2009) December 26, 2018
Dans une vidéo publiée sur Facebook, le journaliste de 32 ans qui travaillait pour la chaîne Telvza TV, avait prévenu qu’il comptait s’immoler par le feu pour protester contre le chômage et la dégradation de la situation économique dans la région de Kasserine, l’une des plus pauvres du pays.
Le calme est revenu dans la matinée. Selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Sofiane al-Zaq, six membres des forces de sécurité ont été légèrement blessés lors des affrontements et neuf personnes ont été arrêtées.
L’inflation et le chômage alimentent les troubles sociaux. Des émeutes et des heurts nocturnes ont éclaté à Kasserine mais aussi à Tebourba (nord) et Jbeniana (est), a indiqué mercredi le ministère de l’Intérieur. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants en colère contre la flambée des prix.
Selon l’Institut national de la statistique (INS), le taux d’inflation pour le mois de novembre a atteint 7,4%. Quant au chômage, il culmine à plus de 15%. L’Organisation Tunisienne pour informer le consommateur (OTIC) a appelé au boycott des grandes surfaces, jusqu’à l’abandon de la marge arrière pour lutter contre le rythme ascendant des prix des différents produits.