Tunis — L’ambassadeur turc à Tunis, Omer Faruk Dogan, a souligné qu’Ankara « qui a souffert des interventions venant de l’extérieur, ne peut accepter aucune ingérence dans les affaires internes d’un pays frère et ami ».
L’ambassadeur de la République de Turquie en Tunisie, Omer Faruk Dogan, a souligné, vendredi, que la Turquie a « pris la responsabilité d’accélérer les procédures judiciaires à l’encontre de cette personne » qui a tenu des propos hostiles à la Tunisie (Wajdi Ghenim, NDLR). C’est ce qui ressort d’une déclaration exclusive donnée par l’ambassadeur à l’agence Anadolu, vendredi après-midi, à Tunis.
Le diplomate turc a relevé avoir rencontré, aujourd’hui, le ministre des Affaires étrangères Khemaies J’hinaoui, pour « échanger autour de cette personne qui a proféré des attaques à l’endroit de Son Excellence le président de la République Béji Caïd Essebsi et le président de la chambre des députés ainsi que des parlementaires et le peuple tunisien ».
« Vous savez que la Tunisie et la Turquie sont historiquement deux peuples amis », a tenu à rappeler l’ambassadeur turc, notant qu’Ankara « qui a souffert des interventions venant de l’extérieur, ne peut accepter aucune ingérence dans les affaires internes d’un pays et particulièrement lorsqu’il s’agit d’un pays frère.»
« Le ministre tunisien était fort content de partager le même avis que les autorités et le peuple turc, » a déclaré l’ambassadeur Omer Faruk Dogan, indiquant que ce type d’incident ne peut que « renforcer les liens, et ne peut que rapprocher nos deux peuples pour un partenariat gagnant-gagnant.»
Interrogé sur la possibilité de lancer des procédures judiciaires à l’encontre de l’individu en question, Dogan a souligné que « bien entendu, les autorités turques ont pris la responsabilité d’accélérer les procédures nécessaires concernant cette personne ». « Les autorités sont fortement concernées et assument leurs responsabilités, » a insisté l’ambassadeur.
Le diplomate turc était venu, plus tôt dans la journée, au siège du ministère tunisien des Affaires étrangères, pour faire part de la position officielle d’Ankara au sujet des déclarations de la personne en question.
« Le gouvernement turc est gêné des propos proférés par la personne en question, propos qu’il refuse et rejette en bloc », a indiqué l’ambassadeur turc, selon un communiqué rendu public, vendredi, en début d’après-midi, par le ministère des Affaires étrangères tunisien ; et dont Anadolu a eu copie.
L’ambassadeur a ajouté que la Turquie refuse que son territoire soit le théâtre de toute action à l’encontre du peuple et du gouvernement tunisiens, poursuit le même texte. «Le gouvernement turc partage le sentiment du peuple tunisien à l’endroit de ces déclarations et n’autorisera aucune activité ou toute autre déclaration à même d’altérer les bonnes relations entre les deux pays », a encore dit Omer Faruk Dogan.
La Tunisie avait dénoncé, mercredi, via son ministère des Affaires étrangères, sévèrement les propos de la personne en question et son étonnement de « l’exploitation de sa résidence en Turquie pour s’attaquer à l’État tunisien et à ses symboles ».
Wajdi Ghenim, est un « prédicateur » radical de nationalité égyptienne, réfugié en Turquie, avait fustigé, mercredi, la Tunisie et tenu des propos malveillants à l’endroit de son peuple et de ses dirigeants, quelques jours après une initiative prise par le président tunisien Béji Caïd Essebsi portant, notamment, sur l’égalité en matière d’héritage entre l’homme et la femme. (Agence Anadolu)