Des députés ougandais en sont venus aux mains, mardi dans l’hémicycle, où le parti au pouvoir entend soutenir la suppression de la limite d’âge pour être élu Président, ce qui permettrait au chef de l’Etat Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, de briguer un sixième mandat en 2021.
Chaos in #Uganda Parliament – pic.twitter.com/l4xxdcxKWO
— TBU NEWS (@TBUNEWS) September 28, 2017
L’empoignade a opposé des députés de la majorité à leurs homologues de l’opposition. Nombre de cris et de coups de poings mal ajustés ont été échangés, des dossiers ont volé et au moins un député a lancé une chaise qui a manqué la personne qu’il visait.
Plus de 75 ans
La séance de mardi au Parlement s’annonçait tendue: les députés du parti au pouvoir étaient censés soutenir une motion en vue d’un amendement constitutionnel qui supprimerait la limite d’âge des candidats au poste de Président. La Constitution impose actuellement aux candidats d’être âgés de 35 à 75 ans. Une modification de cette dernière limite permettrait à Yoweri Museveni, âgé de 73 ans, de se présenter en 2021 pour un sixième mandat consécutif.
Suppression de la limite d’âge pour les présidentiables en #Uganda: bagarre entre élus @NRMOnline et opposition https://t.co/xkyGyqIL9U
— Ikiriho (@Ikiriho) September 26, 2017
Ces tensions se sont muées en violences lorsque le chef du groupe parlementaire d’opposition (Forum pour le changement démocratique) – dont de nombreux élus portaient des bandeaux rouges à la tête en signe de protestation – a accusé un ministre de l’avoir menacé et d’avoir apporté un pistolet au Parlement.
Manifestations à l’université
A quelques centaines de mètres de là, sur le campus de la principale université du pays, Makerere, des centaines d’étudiants ont une nouvelle fois bravé une interdiction de manifester et portaient eux aussi des bandeaux rouges. Certains manifestants ont érigé des barricades tandis que les forces de l’ordre lançaient des gaz lacrymogènes pour les disperser.
Le porte-parole de la police de Kampala, Emilian Kayima, a affirmé que 18 personnes ont été arrêtées mardi, dont le chef de l’opposition Kizza Besigye, déjà maintes fois interpellé sous divers prétextes.