Les efforts consentis par la Tunisie en matière d’éducation sont incontestables. Nul ne peut les nier quand il est de bonne foi. Cependant des situations révoltantes, injustes, immorales, inacceptables par tous les tunisiens, perdurent.
Samedi dernier, journée de repos accordée à la dernière minute par le ministère pour cause de «Rooyè», alors que nous étions tous au chaud, en famille, des centaines d’enfants défavorisés, mal nourris, mal informés, mal encadrés, livres à eux mêmes, se sont tapés des kilomètres à pieds pour se retrouver en face de portes d’écoles closes.
Je viens de lire le témoignage bouleversant d’un étudiant qui a donné l’exemple de cet enfant de sept ans, habitant dans la délégation de Dahmani (Kef) qu’il a trouvé grelottant de froid, noyé dans son urine, en pleur devant l’école fermée. Il avait fait seul, des km à pied et avait été attaqué par des chiens.
De quelle justice parlons nous? De quelle dignité? De quel ascenseur social? De quelle égalité des chances?
En 2017, aucun enfant habitant à plus de 500 mètres d’une école ne devrait pas faire le trajet qui le sépare de celle-ci, à pied. Une loi urgente devrait être votée, les tunisiens généreux et «Ouled Baballah» comme on dit, seraient unanimement en faveur d’une telle disposition. Cela doit passer avant tout le reste.
Par Mamoghli Chokri, Universitaireie