La Tunisie a refusé le visa d’exploitation dans ses salles de « Call me by your name », un film qui relate une histoire d’amour entre deux hommes.
Le film « Call me by your name », une histoire d’amour entre deux hommes, en lice pour les Oscars, a vu son visa d’exploitation refusé par le ministère tunisien de la Culture, a annoncé mercredi l’un des principaux distributeurs du pays.
Le film "a été interdit", a affirmé le distributeur Lassaad Goubantini, en dénonçant "une atteinte aux libertés" et en jugeant que l'interdiction était "sûrement due au sujet du film". #AFP https://t.co/GjEQCqwEA4#Tunisie #Censure #LGBT
— Tim Vinchon (@timvinchon) February 28, 2018
Le long-métrage devait être projeté mercredi soir dans une grande salle du centre de Tunis mais cette dernière a annoncé sur Facebook que l’événement avait été annulé. « Le film a été interdit », a affirmé le distributeur Lassaad Goubantini, en dénonçant « une atteinte aux libertés » et en jugeant que l’interdiction était « sûrement due au sujet du film ».
« Le cinéma est un acte assumé »
Le long-métrage de l’Italien Luca Guadagnino raconte l’éclosion d’une histoire d’amour entre un adolescent de 17 ans et un homme plus âgé.
Le film “Call me by your name”, multi-recompensé et parmi les favoris aux oscars, #censuré en Tunisie car traitant de l'homosexualité, affirme le distributeur du film https://t.co/rF8f0ZJxfv#Tunisie #Censure #LGBT pic.twitter.com/y0CfwwWeR1
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« Nous avons déposé la demande d’autorisation auprès du ministère de la Culture (…) Nous leur avons même proposé le visionnage (du film) à titre exceptionnel avant la projection pour savoir si ça passait ou pas. Malgré tout ça, on nous a refusé le visa », a dit Lassaad Goubantini.
Une telle interdiction « est en contradiction avec la Constitution », a-t-il ajouté, en jugeant cette mesure infantilisante car « le cinéma est un acte assumé » et les spectateurs peuvent choisir d’y aller ou non.
L’homosexualité punie par la loi. Longtemps taboue en Tunisie, l’homosexualité est devenue depuis quelques années, grâce à l’action de plusieurs ONG, un sujet de société régulièrement abordé dans les médias.
Les pratiques homosexuelles restent toutefois punies de trois ans de prison ferme par le Code pénal et les personnes LGBT font face à une hostilité sociale très forte. L’été dernier, la justice tunisienne avait interdit le film américain Wonder Woman, dont l’actrice principale est israélienne, suite à une plainte du parti nationaliste Al-Chaab.