La compagnie aérienne nationale souhaite se séparer de 1 200 salariés pour faire face à des difficultés financières qui ont entraîné des retards de vols et l’arrêt des avions en raison du manque de pièces de rechange, a déclaré vendredi son PDG à l’agence Reuters.
Tunisair, qui dispose d’une flotte de 30 appareils et emploie près de 8 000 personnes, dans le cadre d’un service public lourd que le gouvernement n’a pas réussi à réduire en raison de la résistance syndicale.
– @Tunisair wants government backing to lay off 1,200 workers to ease financial difficulties which have led to flight delays and the grounding of aircraft due to lack of spare parts #Tunisiahttps://t.co/ohMDwBI1eI pic.twitter.com/161Lvyl2tT
— Arab News (@arabnews) August 24, 2018
En comparaison, Royal Air Maroc, possède plus de 50 appareils et compte environ 3 300 salariés, selon son site internet.
« La compagnie souffre de difficultés financières majeures en raison du nombre élevé de son personnel et de la masse salariale très élevée », a déclaré Elyess Mnakbi, dans un entretien avec l’agence Reuters.
Tunisair wants govt backing to lay off 1,200 workers#Tunisia #airlines #aviation https://t.co/BchuhkSl5H pic.twitter.com/odaytvS5FH
— Gulf-Times (@GulfTimes_QATAR) August 24, 2018
« Nous avons proposé le licenciement de 1 200 personnes et nous attendons l’approbation du gouvernement pour ce plan, qui aidera l’entreprise à alléger son fardeau financier et sortir de la crise », a-t-il ajouté.
« Dans toutes les compagnies du monde, chaque avion est censé avoir environ 80 employés, mais chez Tunisair, chaque avion compte plus que du double, soit 165, ce qui entrave lourdement le développement de la société », a déclaré Mnakbi.
La compagnie Tunisair a subi de lourdes pertes depuis 2011. La concurrence est de plus en plus vive puisque la Tunisie négocie un accord de l’Open Sky avec l’Union européenne.
Tunisair s’est développée en Afrique pour exploiter de nouveaux marchés en prévision d’une concurrence croissante dans son pays.
Plan de restructuration
Des passagers en colère ont récemment exprimé leur frustration sur les réseaux sociaux à propos des retards, imputables selon M. Mnakbi au manque d’avions – la flotte d’avions utilisables est passée de 30 à 24 car Tunisair manque de moyens pour assurer la maintenance.
Il n’y a pas eu de réaction immédiate de la part du gouvernement et des syndicats qui n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la restructuration de Tunisair ou d’autres secteurs publics comptant un nombre élevé de personnel. Certains appellent à la vente de la compagnie.
Le parti Afek Tounes, qui ne fait pas partie de la coalition au pouvoir, a déclaré dans un communiqué que le gouvernement devait intervenir de toute urgence pour sauver Tunisair.
L’accord « Open Sky » avec l’Union européenne ouvrira tous les aéroports sauf celui de la capitale aux transporteurs étrangers, mais après quatre ans, l’aéroport de Tunis-Carthage sera également inclus.
« Après Open Sky (qui pourrait entrer en vigueur cette année), la tâche ne sera pas facile, mais nous avons un programme de réforme pour l’entreprise. Si il est mise en œuvre, nous irons dans la bonne direction », a déclaré Mnakbi.
Il a indiqué que le plan de restructuration coûterait environ un milliard de dinars tunisiens (363 millions de dollars).
M. Mnakbi s’attend à ce que la compagnie loue six appareils pour renforcer sa flotte en 2019, alors que la compagnie lance deux nouvelles liaisons en Afrique d’ici la fin de l’année, le Soudan et le Cameroun, portant le nombre de ses lignes africaines à 10.