Une dizaine d’ouvriers de la société l’Appétissante « TOM », à Oued Ellil, ont été relâchés, lundi, après avoir été auditionnés par le juge d’instruction au Tribunal de première instance, à la Manouba, ainsi que 16 autres ouvriers qui se sont présentés en état de liberté, selon l’avocate de la défense, Leila Toukabri. Leur procès a été fixé au 22 novembre prochain.
Ils étaient poursuivis pour obstruction à la liberté du travail, menace de mise à feu de l’usine et préparation de divers actions de sabotage.
Un rassemblement de protestation s’est tenu devant le tribunal où a été scandé des slogans appelant à la libération des ouvriers et au respect de leurs droits syndicaux, en présence d’avocats de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, section la Manouba, et de représentants de l’Union régionale du travail (UGTT).
Les 26 ouvriers avaient été placés en garde à vue, le 7 septembre 2018, sur instruction du ministère public, après intervention des forces de l’ordre pour rouvrir par la force publique l’usine bloquée par les protestataires.
La Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH) a dénoncé, dimanche, le recours à la force pour résoudre les litiges professionnels, et ce après l’arrestation de 26 ouvriers et ouvrières, samedi, en application d’une décision judiciaire concernant l’ouverture de l’usine de Biscuit à Oued Ellil (gouvernorat de Manouba) par la force publique, après un sit-in qui a duré quelques jours et qui a causé l’arrêt de la production.
La LTDH a fait état, dans un communiqué, de sa solidarité avec les salariés de l’usine qui revendiquent leurs droits, selon elle. L’exercice de leurs activités syndicales et au droit à la grève et au sit-in « sans nuire au droit d’autrui au travail », ajoute la LTDH.
« En dépit de la situation actuelle dans cette usine et des provocations, du harcèlement et des menaces dont font objet les ouvriers, les autorités sécuritaires et juridiques ne doivent pas être impliquées dans les conflits de travail et les conflits d’ordre syndical », a indiqué la LTDH.
Il convient de rappeler que le recours à la force pour permettre la reprise du travail a été autorisé par ordre de justice sur décision du parquet du Tribunal de première instance de la région de Mannouba.