« Il est né escroc, il mourra escroc. » Voilà comment résumer le profil d’Alain Polomack, condamné à un mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Bordeaux en 2008.
Il se fait passer pour un faux conseiller de Sarkozy: un mois ferme: Cet homme de 47 ans a réussi a séjour.. http://tinyurl.com/42ssfc
— Le Post (@LePost) October 4, 2008
Ce Strasbourgeois de 57 ans, a séjourné pendant trois semaines dans un hôtel du centre de Bordeaux sans bourse délier en se faisant passer pour un « conseiller technique » de Nicolas Sarkozy, condamné à un mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Bordeaux.
Pour tromper son entourage, l’homme vivant à l’époque des faits au RSA, se prévalait d’être diplômé d’un MBA de commerce international de l’université de San Diego en Californie. Il avait produit un faux contrat de travail signé de la main de l’ex-président français, Nicolas Sarkozy.
« Je n’aurais jamais dû faire ça », a reconnu Alain Polomack. Puis, d’une voix faible et hésitante, il a affirmé avoir contacté l’Elysée pour proposer « ce qui ne s’était jamais fait jusqu’à maintenant, mettre en relation les chefs d’entreprises de 27 pays de l’Union ».
Sans soutien « officiel », il a raconté au tribunal comment il avait multiplié les contacts, passant de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) de Bordeaux à la préfecture de région, laissant au passage une note impayée de 2.025 euros dans l’hôtel de luxe où il résidait.
Aujourd’hui, ce prétendu expert reprend du service. Il s’est ailleurs inscrit dans le club des ambassadeurs d’Alsace.
Dans une missive assez bien construite et convaincante sur son compte Facebook, il s’attaque cette fois-ci à un gros morceau, notre pays la Tunisie! Une analyse digne d’un rapport d’une grande agence financière telle que Fitch Rating ou Moody’s!
« Une fois n’est pas coutume je vais commencer par la Tunisie pour donner les premières perspectives 2019 que nous donnons chaque année à cette époque à un certain nombre de pays. Pourquoi ? parce que c’est le pays qui me tient à cœur, et qu’il y a urgence avec les récents développements de l’attitude de la classe politique tunisienne. Je suis très en colère et je vais essayer de ne pas qualifier ces personnages, et rester dans le cadre macro-économique, » indique-t-il!
Il enchaîne ensuite avec un brin d’amour et d’affection jouant ainsi avec le malheur qui a frappé la ville de Nabeul, évoquant au passage quatre victime de ce drame.
« C’est aussi avec le cœur brisé, et des larmes que je pense aux 4 victimes des inondations d’hier dont les deux sœurs Insaf et Thouraya à Bouargoub. Les autorités, les politiciens corrompus sont entièrement responsables, honte à vous, je vous hais. » Je vous laisse découvrir la suite de son billet, bien documenté et pas aussi bête que cela.
« Alors la Tunisie aujourd’hui, et je le souligne régulièrement, se trouve dans une situation de quasi faillite comme l’on été l’Argentine dans les années 2000, le Portugal, ou la Grèce en 2010, à l’exception près que la Tunisie n’a aucune richesse comme ces pays. Le pronostic vital de la Tunisie est engagé avec une inflation sauvage à plus de 7.8 % avec la hausse de base du transport, de la nourriture, de l’électricité, de l’habillement, et celle des loyers, cela aggrave la situation des consommateurs. En rythme annualisé l’inflation ressentie est à 16 %. »
Une course incontrôlable car les sources qui alimentent cette inflation sont intarissable avec le commerce parallèle, la fraude, la corruption, le détournement de fonds publics.
Cela ne laisse aucune chance de relance économique, qui est inexistante. La Tunisie est classé 8ème dans le classement des pays arabes des plus bas taux de salaires, il n’y a aucune chance de relance économique. Le déficit courant à 10.6 % du PIB, le déficit commercial à 18.9 % du PIB et un taux de chômage à 15.8 % de la population active. La croissance molle est a 1.6 % seulement porté par le tourisme qui ne profite pas aux tunisiens, et par des manipulations de comptes publics. Seule aussi l’agriculture dont l’huile d’olive et les dates apporte un plus à cette croissance.
L’autre critère aggravant pour la Tunisie, ce sont les augmentations de salaire dans le privé et le public par des politiciens, l’UGTT ne connaissant rien à la macro économie, et une politique de rigueur qui oblige à geler tous les salaires car les caisses de l’Etat sont vides avec 69 jours de devise. C’est la règle n°1 geler les salaires et ces irresponsables font le contraire accélérant l’inflation, et la chute du dinar pour dans le pays où les consommateurs veulent consommer. Donc la Banque centrale de Tunisie ne fait que de faire tourner la planche à billets pour payer les salaires des fonctionnaires et les dépenses courantes de l’Etat.
L’autre chose aggravante est l’état de faillite dans lequel sont toutes les entreprises publiques. Je dis bien faillite car elles sont à ce stade seulement sous perfusion de de l’Etat. Par exemple les 4 premières banques tunisiennes qui affichent des comptes positifs en réalités sont des écritures bancaires frauduleuses, alimenté par de prêts de l’Etat, lui-même qui emprunte à l’étranger ces sommes. La situation bancaire tunisienne est comparable à la situation des banques de Malte qui ont porté le pays en faillite, ou encore la Grèce et son système bancaire qui était frauduleux. 3 dinars pour 1 euro, et ce n’est pas la fin de cette chute en 2019. Il n’y a aucun autre moyen que de baisser le dinar pour contenir l’inflation.
L’endettement est aussi le point critique avec 86 % du PIB avec 81. 8 % à la fin de cette année. Ce qui veut dire que chaque tunisien à une dette de 7800 dinars alors que sous Ben Ali en 2011 la dette par tunisien était de 2600 dinars. La dette tunisienne gonfle de 21.9 % par an et arrive à aujourd’hui au point de faillite d’Etat. Les capacités de remboursement sont quasi nulles pour le pays avec 30 % de services de la dette par rapport aux recettes budgétaires.
Quelles sont les perspectives pour la Tunisie ? Il n’y a pas de budget ambitieux de relance et de rigueur, pas de projets d’investissements de grands travaux et de modernisation. Perspectives très sombres pour 2019. Les hommes politiques qui disent lors de leurs sorties d’inaugurations d’usines ou d’hôtels que l’économie redémarre sont des menteurs comme des arracheurs de dents, des boulangers qui tournent le peuple dans la farine et autres magouilleurs. Personne ne veut restructurer les entreprises publiques, et l’administrations publiques, sur-tout pas l’UGTT. Restructurer c’est couper de moitié les fonctionnaires et les salariés genre Tunisair, Sonede, Steg, et autres, la poste, les ministères, les administrations. L’autre moitié des salariés qui reste les former à un travail basé sur le résultat, accompagner vers la retraite et les rem-placer par les jeunes plus aptes à travailler avec productivité et résultat.
Mais ça personne ne veut le faire et ne le fera. Autre chose le commerce parallèle qui plombe les recettes publiques et la rentabilité des commerçants légaux ne va pas s’arrêter car le commerce illégal est détenu par les politiciens, beaucoup de députés de l’ARP, les fonctionnaires, les partis politiques notamment par Ennardha qui se finance avec ses marchands dans les rues, et qui sert aussi au financement du terrorisme. Le système mafieux tunisien est 6 fois plus importante que sous le régime Ben Ali car aujourd’hui il est généralisé alors qu’avant il était détenu que par un clan à un moindre niveau.
Plusieurs solutions existent pour sortir le pays de ce rythme diabolique, ça serait inutile de le dire, première ils ne comprennent rien et ne veulent rien changer à la situation actuelle pour préserver la corruption. En novembre prochain lors d’une conférence à Tunis avec des experts français et européens nous présenterons ces solutions, mais bon c’est trop tard et inutiles tant que ces voleurs comme Ennahdha, une bonne majorité de députés, les partis politiques et l’UGTT seront aux commandes du pays.
Aujourd’hui la Tunisie est la risée du monde de Paris à Washington. J’étais au symposium des banquiers mondiaux en août dernier à Jackson Hole dans le Wyoming, j’ai demandé au directeur pour les Affaires nord-africaines du FMI au sujet de la Tunisie et il m’a répondu « oh ! vous savez la Tunisie, c’est la même chose… » Inutile de raconter ses propos qui sont les même du gouvernement français. Un avenir sombre, direction la faillite. C’est dommage pour cette jeunesse talentueuse qui veut travailler, mais peut-être vaut-il mieux cela pour nettoyer le pays de cette pourriture.
Je dédis cette prospective à Insaf et Thouraya, ces deux belles jeunes filles qui ont perdu la vie hier dans les inondations. Ce n’est pas l’eau qui les a noyés mais les voleurs de toute la classe politique. Je n’oublierais jamais leurs beaux visages et pour elles je vous hais au plus profond de moi les politiciens corrompus.