Il n’est ni vieux ni jeune. Il dispose d’un CV scientifique de haut niveau. Il n’a pas de casseroles sur le dos. Il n’a jamais appartenu à aucun parti politique. Il est droit, franc, coriace. Il a fait de la politique plus comme un expert que comme un politicien et est donc resté propre. Professeur, chef service, doyen, secrétaire d’État et ministre, Si Zbidi a visité la Tunisie et les Tunisiens et connait leurs exigences. Il n’est pas baratineur et vendeur d’espoir, mais il sait parler vrai.
Il est rude et grincheux car il n’aime pas l’imperfection. Bien que la politique est aussi l’art d’arrondir les angles, Si Zbidi a choisi de ne pas noyer le poisson et de dire les choses telles qu’elles doivent être dites.
Si Jamais il se présente aux présidentielles, il pourrait être le président de la vraie transition démocratique. Beaucoup de partis auront le temps de murir et beaucoup de jeunes politiciens auront le temps de s’aguerrir et de cultiver leur proximité du peuple en se présentant aux différents scrutins de la république.
Les têtes de gondoles qui font de la politique aujourd’hui ne représentent qu’eux même et la Tunisie a besoin de calme et de sérénité pour reprendre le train de l’émancipation et du travail. Avec la disparition de BCE, la politique « genre père de la nation » a pris fin. Nous rentrons donc dans une ère nouvelle et nous avons besoin d’un chef d’orchestre dénicheur de talents et qui sait faire travailler les compétences ensemble en gardant sur eux la vigilance d’un expert !
Faut-il parler trop pour bien s’exprimer ? Je pense qu’aujourd’hui nous avons besoin de beaucoup plus d’actes que de paroles. Si Zbidi sait le faire ! À lui de se déclarer en connaissance de cause et en assumant ses responsabilités. Le supplier, c’est le banaliser !
Ceux qui parlent de lui comme régionaliste, ne connaissent pas l’homme des principes et des décisions et le garant des institutions. S’agissant du rayonnement à l’étranger, un bon président qui sait s’entourer des meilleurs sera bien respecté et se fera bien écouter voire entendre !
Par Ali Gannoun, professeur à l’Université de Montpellier II