Des universitaires tunisiens interpelle le président Beji Caïed Essebsi afin qu’il exerce son droit de grâce auprès d’un couple, condamnée à quatre mois de prison pour « atteinte à la pudeur ».
«Dans la mesure où le jugement en appel à été prononcé dans l’affaire du couple de Gammarth, nous sollicitons l’intervention de monsieur le président Beji Caïed Essebsi afin d’accorder la grâce à ces deux personnes, dont la vie à été inutilement détruite. »
« Ce geste grandirait la Tunisie et son pouvoir et limiterait quelque peu, les énormes dégâts occasionnés par ce scandale policier et judiciaire, » a souligné M Mamoghli.
« Ils ont jugé suivant la loi et non suivant l’intérêt du pays! Une petite histoire de cul qui nous a mis dans la merde! » a estimé de son côté, Ali Gannoun, universitaire à la faculté de Montpellier.
Un trentenaire français et une quadragénaire tunisienne ont été condamnés en appel mercredi à Tunis pour « atteinte à la pudeur », après une altercation avec des policiers qui les avaient arrêtés alors qu’ils étaient enlacés dans une voiture.
Les deux prévenus, qui assurent ne s’être même pas embrassés, ont écopé de peines inférieures de quelques semaines à peine à celles prononcées en première instance le 4 octobre, en dépit d’une importante mobilisation et médiatisation de cette affaire du « bisou ».
Une dizaine d’avocats de la défense ont réclamé un acquittement. La majorité plaidait bénévolement pour une affaire qui a déclenché une polémique en Tunisie sur la surveillance des moeurs et le retour des exactions policières.
Ils ont listé d’innombrables manquements à la procédure pénale, notamment le fait que les prévenus ont été entendus sans être en garde à vue, et en arabe alors que le Français, bien que d’origine algérienne, ne comprend pas cette langue.
Un « festival de bisous » sur les réseaux sociaux
Plusieurs personnalités intellectuelles tunisiennes comme Raja Ben Slama ou de simples citoyens, proposent de réaliser un « festival de bisous » sur les réseaux sociaux.
Le député indépendant tunisien Raouf El May a d’ailleurs posté sur sa page Facebook, une photo où il embrasse sa compagne. Une pétition en ligne a également été lancée, pour réclamer la libération de Nessim Ouadi, condamné à 4 mois de prison ferme.