La plupart des avions d’Air Algérie volaient à nouveau mardi, au lendemain d’une journée de grève ayant cloué au sol l’essentiel de la flotte de la compagnie nationale algérienne, mais stewards et hôtesses ont annoncé un nouveau préavis de grève.
Tous les vols – intérieurs et internationaux – d’Air Algérie au départ d’Alger avaient été annulés lundi, après le déclenchement à l’aube d’une grève, qualifiée de « surprise » par la compagnie.
Seuls deux appareils affrétés par Air Algérie, ont décollé en fin de journée de l’aéroport d’Alger, à destination de la France. Les vols depuis les autres aéroports algériens avaient également été très perturbés.
Mardi, l’essentiel des vols matinaux ont décollé, certains avec retard, selon le site de l’aéroport international Houari Boumédiène d’Alger et les sites internet de « tracking » aérien. Seuls quelques vols intérieurs semblaient n’avoir pas décollé deux ou trois heures après l’horaire prévu, sans être affichés « annulés.
Déclarée illégale lundi en référé par la justice algérienne, la grève avait été suspendue en début de soirée par le Syndicat national du personnel navigant commercial algérien (SNPNCA) qui a annoncé mardi matin à l’AFP son intention de déposer un nouveau préavis.
« Nous ne sommes pas hors-la-loi. Nous avons suspendu la grève à cause de la décision de justice », a déclaré à l’AFP le secrétaire général du syndicat, Karim Ourad, mais « nous allons redéposer un préavis de grève ».
Le délai légal entre le dépôt et la grève est de 21 jours en Algérie. D’ici là « nous allons faire des grèves cycliques (sauvages, ndlr) à partir de la semaine prochaine si la direction générale d’Air Algérie ne rentre pas en contact avec nous », a-t-il menacé.
Les grévistes réclament notamment le rétablissement d’un « échéancier » d’augmentation des salaires, conclu en janvier 2017 par la précédente direction de la compagnie et gelé par l’actuel patron, Bakhouche Alleche, à la tête d’Air Algérie depuis février.
Le directeur commercial d’Air Algérie, Zoheir Houaoui, a affirmé mardi à la radio publique que la compagnie ne pouvait pas augmenter les salaires « au détriment de l’équilibre financier de l’entreprise ».
L’accord conclu en 2017 pourra être mis en oeuvre « une fois que la compagnie se portera mieux » mais pour le moment, « l’équilibre financier est assez fragile », a-t-il souligné. « Air Algérie évolue dans un environnement très concurrentiel » et « l’objectif est de pouvoir préserver les emplois », a souligné M. Houaoui.