« Compromis, oui, mais compromission, jamais », aurait répondu le président Béji Caïd Essebsi à son chef de gouvernement Youssef Chahed, qui souhaitait négocier avec lui les conditions d’une vacance de pouvoir, après son hospitalisation fin juin, rapporte le magazine « Jeune Afrique » dans un article réservés uniquement aux abonnés et daté du 15 juillet.
#Tunisie : quand le président #Essebsi refuse de négocier la vacance proposée par Youssef Chahed (Abonnés)https://t.co/aygmIFqkD9
— Jeune Afrique (@jeune_afrique) July 15, 2019
L’hebdomadaire panafricain, édité à Paris par le groupe de la famille de Bechir Ben Yahmed ajoute que « Lors de son premier entretien avec Béji Caïd Essebsi, juste après son hospitalisation, Youssef Chahed, a abordé avec le président la question de la vacance du pouvoir afin de négocier avec lui son retrait de Carthage. « Compromis, oui, mais compromission, jamais », lui aurait répondu BCE avec son style de narration, selon ses proches, avant de mettre fin à la rencontre.
Ce petit-fils de la célèbre militante féministe Radhia Haddad, présidente notamment l’Union nationale des femmes de Tunisie durant quinze ans et neveu (son oncle maternel) de l’ancien ministre de la Défense, ambassadeur à Rome, gouverneur de la ville de Tunis, militant des droits de l’homme et éditeur Hassib Ben Ammar. Il n’a pas suivi le modèle de ses grands-parents, des serviteurs patriotes et très attachées au service de l’État et du pays.
Tunisie : Youssef Chahed, un bilan dans le rouge deux ans après
"La lutte contre la corruption a été un échec et s’est perdue dans un imbroglio juridique avec des affaires montées de toutes pièces"
Par Frida Dahmani https://t.co/F3PZJtY5KT— Ochlocratie (@Ochlocratie) August 28, 2018
« Comme ses prédécesseurs, Youssef Chahed a choisi le consensus avec les islamistes ce qui implique qu’il doit fermer les yeux sur tous les dossiers compromettants en rapport avec eux, mais rien ne sert à mentir au peuple ne serait-ce que par omission et de prendre les gens pour des idiots en répétant cette rengaine trompeuse « il n’y a que par les urnes que nous pouvons sortir Ennahda ». Non, avant d’arriver aux urnes il y a la justice et la loi qu’il faut appliquer sur tout le monde et sans distinction car il est inconcevable de parler d’élections en 2019 alors qu’il y a un parti politique hors la loi qui possède une organisation sécuritaire secrète et menace la paix sociale, » peut-on dans le commentaire d’une compatriote sur un site électronique très suivi.
Depuis sa nomination à la tête de l’exécutif le 27 aout 2016, les partisans du chef du gouvernement ne cessent de rappeler des réalisations pour le moins folkloriques et fantomatiques pour minimiser la responsabilité de leur champion dans la dégradation du pouvoir d’achat et de courbe inflationniste de l’économie. Le bilan politique, social et économique de Chahed est une vraie catastrophe. Pas sûr que leurs arguments, fallacieux, tiendront longtemps la route.
Crise politique, crise économique, terrorisme ! Nous ne serions pas en enfer ?, lance en colère un jeune Tunisien après avoir échappé à un attentat suicide en plein cœur de Tunis, qui a coûté la vie à un policier.
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Il y a un signe qui démontre, à qui ne veut pas encore le croire, que Youssef Chahed est bel et bien en campagne électorale depuis un bon moment, et ce même s’il ne s’est pas encore officiellement déclaré candidat à la succession de BCE. Pour mieux passer sous silence son bilan catastrophique après plus de trois ans passés à la tête d’un gouvernement responsable surtout d’une incroyable courbe inflationniste qui a fait multiplier les prix par 3.
Acheter un kilo de bananes, de fromage ou des cuisses de poulet aujourd’hui en Tunisie coûte plus cher qu’a Palerme, première grande ville européenne à moins de 250 km des côtes tunisiennes.
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Ses partisans n’ont d’autre choix que de taper sur le chef de l’État. Bref, pour mieux minimiser le bilan catastrophique de Y Chahed, il faut charger BCE et Nidaa Tounes, du fils de son père, une autre histoire tunisois-tunisienne.
Ce qui restera de lui dans l’histoire de la Tunisie est qu’il a été le premier chef de gouvernement à avoir créer son propre parti politique pendant l’exercice de ses fonctions et avec sûrement les moyens de l’état.
Par I Hannachi