Paris (Reuters) – Les autorités françaises ont annoncé samedi de nouvelles mesures de restriction pour freiner la propagation du coronavirus, dont l’annulation jusqu’à nouvel ordre dans l’Hexagone de tous les rassemblements de plus de 5.000 personnes en milieu confiné.
Le bilan de la maladie en France samedi à 13h00 (12h00 GMT) était de 73 cas confirmés, dont 59 personnes hospitalisées, 12 personnes guéries et deux décès, a dit le ministre de la Santé Olivier Véran à l’issue d’un conseil de défense et d’un conseil des ministres présidés par Emmanuel Macron pour faire le point sur l’épidémie.
« Tous les rassemblements de plus de 5.000 personnes en milieu confiné seront annulés », a annoncé Olivier Véran. « Les préfets recevront des indications pour annuler également en lien avec les maires les rassemblements y compris en milieu ouvert quand ils conduisent à des mélanges de populations issues de zones où le virus circule sensiblement. »
Concernant les grands événements à venir, Olivier Véran a mentionné l’annulation du semi-marathon de Paris, programmé dimanche, de même que la dernière journée du salon de l’Agriculture, également dimanche.
À Cannes, le salon international de l’immobilier Mipim, programmé du 10 au 13 mars, a été reporté début juin. Le carnaval d’Annecy, qui devait avoir lieu le week-end prochain, est lui annulé. Le match de football de Ligue 1 dimanche soir entre Lyon et Saint-Étienne est en revanche maintenu car « il se situe en dehors des zones de regroupement des cas et des lieux confinés », a précisé Olivier Véran.
« L’enjeu est de gagner du temps »
Tous les rassemblements collectifs sont également interdits jusqu’à nouvel ordre dans l’Oise et dans le village de La Balme-de-Sillingy, en Haute-Savoie, identifiés comme les deux « clusters » (regroupement de cas) du nouveau virus en France.
Les établissements scolaires de cinq communes de l’Oise plus particulièrement touchées qui comptent des personnes en contact avec le virus seront fermés lundi. Il sera procédé à « une évaluation des élèves pour savoir quels enfants tester », a ajouté le ministre de la Santé.
« En fonction de ces investigations, nous n’hésiterons pas à fermer des établissements si nécessaire. Nous recommandons aux habitants de limiter leurs déplacements, Ils ne doivent pas se rendre à des rassemblements et si possible recourir au télétravail », a-t-il encore précisé.
Olivier Véran a annoncé vendredi soir que la France était passée au stade 2 – sur une échelle de 3 – de l’épidémie, ce qui signifie que le virus circule en plusieurs points, mais pas encore sur l’ensemble du territoire. « Dans ce stade 2, l’objectif des autorités est de limiter la diffusion du virus et d’empêcher ou du moins de retarder aussi longtemps que possible le passage au stade 3, où le virus peut être amené à circuler plus largement dans la population », a expliqué samedi le ministre de la Santé.
« L’enjeu du stade 2 est de gagner du temps pour mieux de se préparer et aussi si possible de sortir de l’épidémie grippale, – le pic est derrière nous, mais il y a encore beaucoup de personnes malades, y compris dans les hôpitaux – afin que les deux événements ne se télescopent pas », a-t-il ajouté. « Nous ne sommes pas sûrs d’y arriver mais nous faisons tout pour réussir », a poursuivi Olivier Véran.
Le ministre de la Santé a réitéré les recommandations d’hygiène habituelles pour freiner la propagation du nouveau virus mais enjoint aux Français de ne pas se ruer dans les pharmacies pour se procurer un masque de protection, réservé aux personnes malades ou aux professionnels de santé.
« Personne n’a besoin de porter un masque si un médecin ne vous demande pas d’en porter un. Se précipiter sur les pharmacies pour demander un masque peut créer les conditions d’une pénurie. Nous allons donner instruction aux pharmacies de ne pas délivrer de masques sauf sur indication », a-t-il précisé.
« Ces mesures sont provisoires, nous serons amenés sans doute à les faire évoluer », a souligné Olivier Véran. « En phase 3, la vie du pays devra continuer », a-t-il dit, ajoutant qu’à ce stade, aucune restriction n’était nécessaire dans les transports en commun et qu’il n’y avait pas lieu d’envisager l’annulation des élections municipales des 15 et 22 mars.
Jean-Stéphane Brosse