Berlin (avec Reuters) – Berlin tente d’empêcher Washington de persuader une société biopharmaceutique dont le siège est à Tübingen, en Allemagne de déplacer ses recherches aux États-Unis, incitant les politiciens allemands à insister sur le fait qu’aucun pays ne devrait avoir le monopole d’un futur vaccin. Des sources gouvernementales allemandes ont déclaré dimanche à l’agence de presse Reuters que l’administration américaine chercherait soit à attirer les scientifiques en Amérique à coup d’offres « financières mirobolantes », soit à s’assurer l’exclusivité de la production du potentiel vaccin, précise le journal, qui dit détenir ces informations de « cercles proches du pouvoir ».
Not true. The Welt story was wrong. But Business Insider, Reuters and others went with it anyway despite not having their own sources. Now everyone is back peddling. https://t.co/88UohluwTj
— Richard Grenell (@RichardGrenell) March 15, 2020
Selon le quotidien allemand Die Welt, le président américain chercherait à mettre la main sur un vaccin contre le Covid-19 développé par la société allemande CureVac dans le but de le distribuer uniquement aux États-Unis. Berlin tente de s’y opposer. et que le gouvernement allemand faisait des contre-offres pour la persuader de rester en Allemagne. Répondant au rapport, l’ambassadeur américain en Allemagne, Richard Grenell, a écrit sur Twitter: « L’histoire de Welt est fausse. »
Un responsable américain a déclaré: « Cette histoire est largement surestimée … Nous continuerons de discuter avec toute entreprise en mesure d’aider. Et toute solution trouvée serait partagée avec le monde. »
Germany's health ministry is confirming this bombshell story from German media outlet @welthttps://t.co/h1rgaNGn9b pic.twitter.com/iJqqIhpgNn
— Aman Batheja (@amanbatheja) March 15, 2020
Une porte-parole du ministère allemand de la Santé, confirmant l’information du quotidien allemand Die Welt, a déclaré: «Le gouvernement allemand souhaite vivement que des vaccins contre le coronavirus soient également développés en Allemagne et en Europe.» « A cet égard, le gouvernement est en discussion avancée avec la société CureVac », a-t-elle ajouté.
Le quotidien allemand a cité une source non identifiée du gouvernement allemand disant que Trump ferait n’importe quoi pour obtenir un vaccin, « mais seulement pour les États-Unis ».
Trump wollte ?? Biotech-Firma kaufen – auch @washingtonpost berichtet über exklusive #WeltamSonntag Meldung. (CureVac arbeitet an einem Impfstoff gegen #COVIDー19. Die Firma sagt, sie forsche, um Menschen weltweit zu schützen!) @jandams @Karl_Lauterbach ?? @welt pic.twitter.com/xECyGvSMMQ
— daniel.sturm (@SturmDaniel) March 16, 2020
Le ministre allemand de l’Intérieur, Horst Seehofer, a déclaré lors d’une conférence de presse que le « comité de crise » gouvernemental pour réagir au coronavirus Covid-19. La société CureVac a publié dimanche un communiqué dans lequel elle rejette les rumeurs d’une éventuelle acquisition étrangère ».
Le principal investisseur de CureVac, Dietmar Hopp, a déclaré qu’il ne vendait pas et voulait que CureVac développe un vaccin contre le coronavirus pour « aider les gens non seulement au niveau régional mais avec le monde entier. « Je serais heureux si cela pouvait être réalisé grâce à mes investissements à long terme hors d’Allemagne », a-t-il ajouté.
This is depraved. The German government confirms that Trump apparently tried to bribe German scientists into giving him exclusive rights to the Covid-19 vaccine they were working on developing. He wanted it “for the US only.” How many new lows will he set for the United States? https://t.co/Qm7vFoArQT
— Brian Klaas (@brianklaas) March 15, 2020
Une porte-parole du ministère allemand de L’Économie a déclaré que « Berlin avait un grand intérêt » à produire des vaccins en Allemagne et en Europe. Elle a cité la loi allemande sur le commerce extérieur, en vertu de laquelle Berlin peut examiner les offres publiques d’achat de pays tiers, dits « si des intérêts de sécurité nationaux ou européens sont en jeu ».
Vaccin encore expérimental
Florian von der Muelbe, directeur de la production et co-fondateur de CureVac, a déclaré à Reuters la semaine dernière que la société avait commencé a tester une multitude de vaccins contre le coronavirus et sélectionnait maintenant les deux meilleurs pour les essais cliniques. La société privée basée à Tuebingen, en Allemagne, espère avoir un vaccin expérimental d’ici juin ou juillet pour ensuite demander le feu vert aux autorités de réglementation pour le tester sur des humains.
Sur son site Web, CureVac a dévoilé que son PDG Daniel Menichella avait rencontré, au début du mois, le président américain donald Trump, le vice-président Mike Pence, des membres du groupe de travail sur le coronavirus de la Maison Blanche et des représentants supérieurs d’entreprises pharmaceutiques et biotechnologiques pour discuter d’un vaccin.
Le ministre allemand de l’Économie, Peter Altmaier, s’est ainsi félicité de la décision formidable de CureVac de refuser les avances de Washington. Ses services ont jugé très important de pouvoir produire des vaccins en Allemagne et en Europe, et prévenu qu’ils pouvaient mettre son veto à tout projet d’investissement dans des entreprises nationales jugées stratégiques.
Le gouvernement a la possibilité d’examiner de près des acquisitions d’entreprises allemandes par des États étrangers, surtout s’il en va des intérêts de sécurité de l’Allemagne et de l’Europe, a averti le ministère. Le président du parti libéral allemand (FDP), Christian Lindner, s’en est lui pris directement à Donald Trump.
En période électorale, tous les moyens sont bons manifestement pour le président américain, soucieux de s’assurer la gloire du premier vaccin, a-t-il dit. La lutte contre le coronavirus est une tâche qui concerne l’humanité toute entière, il n’y a pas de place pour l’égoïsme, a-t-il ajouté.