Paris, (Reuters) — Une mutation du virus SARS-CoV-2 de plus en plus rĂ©pandue en Europe notamment rendrait le coronavirus plus contagieux mais moins meurtrier que sa forme originelle. Trois Ă©tudes Ă©voquent cette mĂªme conclusion.
What Is #D614G? Everything You Need to Know About 10 Times More Infectious #CovidMutation
By : @Priyanka_Patwa https://t.co/EnxA0Vqzuo
— @EntrepreneurInd (@EntrepreneurIND) August 20, 2020
Une nette augmentation qui coĂ¯ncide avec une baisse des taux de mortalitĂ©, comme le rapporte Paul Tambyah, prĂ©sident Ă©lu de la SociĂ©tĂ© internationale des maladies infectieuses, auprès de l’agence Reuters.
« Peut-Ăªtre que c’est une bonne chose d’avoir un virus plus infectieux mais moins meurtrier », Ă©claire-t-il, avant d’ajouter « C’est dans l’intĂ©rĂªt du virus d’infecter davantage de gens mais sans les tuer, puisqu’un virus dĂ©pend de son hĂ´te ».
Fauci warns new coronavirus mutation may cause virus to spread rapidly https://t.co/bDnpIKUlNt pic.twitter.com/r3nOR0SRyg
— The Hill (@thehill) July 4, 2020
Selon une Ă©tude publiĂ©e par plusieurs chercheurs dans la revue Cell, une mutation du virus SARS-CoV-2 l’aurait rendu plus contagieux mais moins virulent.
La variante du virus qui domine aujourd’hui dans le monde infecte plus facilement les cellules que celle qui est apparue Ă l’origine en Chine, ce qui la rend probablement plus contagieuse entre humains. Cette variante, nommĂ©e D614G, se retrouverait dans plus de 78% des sĂ©quences gĂ©nĂ©tiques du virus Ă©tudiĂ©es par les chercheurs.
JUST IN: Malaysia detects new coronavirus strain that’s 10 times more infectious https://t.co/HQs0FnfmkR
— Bloomberg (@business) August 17, 2020
Selon Paul Tambyah, consultant senior Ă l’UniversitĂ© nationale de Singapour et prĂ©sident Ă©lu de la SociĂ©tĂ© internationale des maladies infectieuses, les donnĂ©es disponibles suggèrent que la prolifĂ©ration de la mutation D614G dans certaines rĂ©gions du monde a coĂ¯ncidĂ© avec une baisse des taux de mortalitĂ©, suggĂ©rant que cette mutation est Ă l’origine d’une variante moins meurtrière du nouveau coronavirus.
« En bout de course de l’Ă©pidĂ©mie »
« Peut-Ăªtre que c’est une bonne chose d’avoir un virus plus infectieux mais moins meurtrier », a dĂ©clarĂ© Paul Tambyah Ă l’agence de presse Reuters.
La plupart des virus ont tendance Ă devenir moins virulents quand ils mutent, a-t-il observĂ©. « C’est dans l’intĂ©rĂªt du virus d’infecter davantage de gens mais sans les tuer, puisqu’un virus dĂ©pend de son hĂ´te pour survivre. »
Sur BFMTV, le Dr Patrick Berche, ancien directeur de l’Institut Pasteur de Lille, estimait que « tout se passe comme si le virus pouvait Ăªtre Ă©ventuellement moins virulent. Il donne plus de cas mais moins de mortalitĂ©s c’est-Ă -dire moins de phĂ©nomènes pathologiques. Cela reste que des hypothèses mais cela peut Ăªtre un indicateur sur le fait qu’on est en bout de course de l’épidĂ©mie ».
La mutation D614G a Ă©tĂ© dĂ©couverte en fĂ©vrier et a circulĂ© en Europe et en AmĂ©rique mais il n’existe pas de preuves qu’elle soit Ă l’origine de formes plus sĂ©vères de COVID-19 (la maladie que dĂ©veloppent certaines personnes contaminĂ©es par le nouveau coronavirus), selon l’Organisation mondiale de la SantĂ© (OMS).
Le vaccin resterait-il utile?
Selon les spĂ©cialistes, de telles mutations ne devraient cependant pas modifier le virus au point d’altĂ©rer l’efficacitĂ© des candidats vaccins en cours de dĂ©veloppement.
« Ces variants sont presque identiques et ne modifient pas les zones généralement reconnues par notre système immunitaire, donc cela ne devrait faire aucune différence pour les vaccins en cours de développement », a noté Sebastian Maurer-Stroh.
De fait, le directeur rĂ©gional de l’OMS pour le Pacifique occidental Takeshi Kasai a dĂ©clarĂ© mardi Ă l’occasion d’un point de presse virtuel que l’organisation considĂ©rait toujours le SARS-CoV-2 comme un virus « relativement stable », en dĂ©pit des diffĂ©rentes mutations dĂ©jĂ identifiĂ©es.#PortezUnMasque