Le Kef, 4 fĂ©vrier (TAP) – Lors d’un point de presse organisĂ© samedi par la section de la ligue tunisienne de dĂ©fense des droits de l’homme au Kef, le collectif de dĂ©fense dans le dossiers des assassinats de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, a estimĂ© qu’il existe « une collusion nette » entre le ministère public et le juge d’instruction dans l’affaire « pour brouiller les faits et dissimuler les preuves qui impliqueraient le mouvement et ses dirigeants, en particulier le chef du mouvement Rached Ghannouchi, le principal instigateur ».
Iman Gzara, membre du collectif, a indiquĂ© que « le ministère public n’a pas ouvert d’enquĂªte sur les plaintes dĂ©posĂ©es par le collectif, mais les a simplement conservĂ©es au tribunal », notant que « le juge d’instruction, qui Ă©tait accusĂ© de complicitĂ©, s’est contentĂ© d’adresser des chefs d’inculpation Ă Mustapha Khedher sans autres accusations en rapport avec l’appareil secret, notamment le port d’une camĂ©ra cachĂ©e et de certains outils utilisĂ©s pour l’espionnage ».
Elle a Ă©galement appelĂ© Ă une enquĂªte sur l’affaire et Ă y rĂ©pondre de manière nĂ©gative ou positive afin de permettre au collectif de prendre les mesures nĂ©cessaires dans les deux cas de figure.
Dans ce contexte, elle a estimĂ© que Rached Ghannouchi « est directement impliquĂ© dans cette affaire », affirmant qu’il entretenait une relation directe avec Mustapha Khadher, lequel “entretenait Ă©galement une relation Ă©troite avec Ridha Barouni, membre du mouvement chargĂ© de la mobilisation”.
Pour sa part, Kathair Boualègue, membre Ă©galement du collectif de dĂ©fense, s’est dĂ©clarĂ© surpris de la « position prise par le ministère public dans cette affaire », notant qu’il « se tenait toujours aux cĂ´tĂ©s du plaignant, exceptĂ© dans le cas de l’appareil secret, ce qui l’a rendu complice ».
« La dĂ©fense est dĂ©terminĂ©e engagĂ©e des poursuites en justice contre le ministère public ainsi que toutes les parties judiciaires dont l’implication a Ă©tĂ© prouvĂ©e dans l’affaire de l’appareil secret et qui craignent de gĂªner des personnes impliquĂ©es dans cet appareil », a-t-il soulignĂ©.
L’autre membre du collectif de dĂ©fense, Najet Yacoubi, a fait Ă©tat du “vol de certains documents dans les dossiers soumis au tribunal et la prĂ©sentation des services de sĂ©curitĂ© d’une partie seulement des documents au ministère public, afin d’affaiblir la teneur des accusations contre les responsables de l’appareil secret, y compris de hauts dirigeants du mouvement Ennahdha”.
Elle a estimĂ© que « l’étau s’est resserrĂ© sur ces dirigeants ainsi que sur le pouvoir en place, complice Ă son tour dans cette affaire que le collectif est dĂ©terminĂ© absolument Ă rĂ©vĂ©ler toutes les pĂ©ripĂ©ties ainsi que les personnes qui y sont impliquĂ©es quelque soit le coĂ»t Ă payer ».