Le pèlerinage annuel juif de la Ghriba a débuté dans une ambiance festive vendredi sur l’île tunisienne de Djerba, avec l’espoir d’un regain de fréquentation après plusieurs années difficiles, à la faveur de l’amélioration de la sécurité dans le pays.
Sous un important dispositif policier, des groupes de dizaines de pèlerins, de tous âges, ont afflué à partir du milieu de matinée vers la synagogue de la Ghriba, la plus ancienne d’Afrique, a constaté un journaliste de l’AFP.
Début du pélerinage annuel juif de la #Ghriba sur l'île de Djerba #Tunisie #AFP pic.twitter.com/ZEnQyR5dOC
— Guillaume Klein (@Guilhem_Klein) May 12, 2017
Venus de Tunisie mais aussi de France, ils ont prié, allumé des bougies et inscrit des voeux sur des oeufs, avant de les déposer dans une cavité au fond de la synagogue. D’autres célébraient l’événement autour d’une bouteille de boukha, un alcool de figue local.
Un hélicoptère de l'armée tunisienne tourne au-dessus de la synagogue de la #Ghriba pendant le pèlerinage #Djerba pic.twitter.com/BlsvwLTVpB
— Guillaume Klein (@Guilhem_Klein) May 12, 2017
« Mes parents m’ont amené à Djerba tout petit et tous les ans je suis ici normalement. Cette fois, je suis venu avec mon grand-frère et des amis. (…) On est heureux d’être là », a déclaré à l’AFP Sylvain, 55 ans, décorateur à Paris. « Demain on va faire shabbat et on reviendra dimanche pour refaire une très bonne seconde journée », a-t-il ajouté.
Organisé chaque année au 33e jour de la Pâque juive, ce pèlerinage sur deux jours est au coeur des traditions des Tunisiens de confession juive. Cette communauté ne compte toutefois plus que quelque 1.500 âmes, contre 100.000 avant l’indépendance en 1956.
Un visiteur surprise au pèlerinage juif de la Ghriba en #Tunisie pic.twitter.com/7B8Xa9gxrQ
— Guillaume Klein (@Guilhem_Klein) May 12, 2017
De nombreux pèlerins viennent de France, mais d’autres nationalités sont aussi présentes, Belges, Espagnols ou encore Américains et Israéliens (même si l’Etat hébreu a de nouveau appelé cette année ses ressortissants à ne pas s’y rendre).
Les organisateurs espèrent une affluence plus importante cette année à la faveur de l’embellie de la sécurité dans le pays.
« Ca se passe très bien, on progresse », a fait valoir à l’AFP René Trabelsi, co-organisateur et dont le père, Perez, est président de la synagogue de la Ghriba.
Cette accalmie sécuritaire fait suite à une série d’attaques jihadistes sanglantes ayant frappé la Tunisie en 2015 et début 2016 (plusieurs dizaines de morts dont 59 touristes étrangers). « On n’a jamais coupé le cordon, on a tenu bon (…) Il y a un réel attachement », a argué M. Trabelsi, d’après qui le nombre de visiteurs pourrait atteindre 3.000 d’ici dimanche soir, dont « 1.800 de l’étranger ».