Le président français a dit attendre « les vérités » au sujet de la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en Turquie, vu pour la dernière fois le 2 octobre entrant au consulat saoudien à Istanbul.
Le Washington Post a avancé qu’Ankara aurait affirmé à Washington détenir des enregistrements audio et vidéo montrant comment Khashoggi a été « interrogé, torturé puis tué à l’intérieur du consulat », avant que son corps ne soit démembré avec une scie à os. son corps aurait été découpé et mis dans des caisses pour être transporté hors de la Turquie en avion.
Emmanuel Macron a jugé vendredi, dans un entretien à France 24 et RFI, que les faits concernant la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul étaient « très graves », indiquant attendre que la vérité soit établie. « Les faits évoqués sont des faits graves, très graves (…) J’attends que les vérités et la clarté complète soient établies », a déclaré le président français à l’issue du sommet de la Francophonie à Erevan, en Arménie. « La France, instamment, souhaite que tout soit mis en oeuvre pour que nous ayons toute la vérité sur cette affaire, dont les premiers éléments sont extrêmement inquiétants », a-t-il ajouté.
« J’aurai une position à prendre ». Le président a précisé ne pas avoir encore discuté du dossier « ni avec le président russe, ni avec le prince héritier saoudien, ni avec le roi d’Arabie saoudite », en précisant qu’il le ferait « dans les prochains jours ». « En fonction des éléments établis, j’aurai alors une position à prendre », a-t-il ajouté. Le ministère français des Affaires étrangères avait réagi mercredi en affirmant être « en contact avec les autorités saoudiennes et en réclamant que toute la lumière soit faite dans cette affaire ».
Crise diplomatique
Jamal Khashoggi, un journaliste critique du pouvoir saoudien qui écrivait notamment pour le Washington Post, n’a plus donné de signe de vie depuis son entrée le 2 octobre au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. Des responsables turcs ont affirmé qu’il y avait été assassiné par des agents saoudiens.
Ryad dément et maintient, sans preuve à l’appui, qu’il a quitté le bâtiment. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu jeudi que son pays ne resterait pas silencieux. Son homologue américain Donald Trump a déclaré qu’il allait étudier la situation « très, très sérieusement et qu’il n’aimait pas cela du tout ».