En juillet 1981, lorsque le sinistre Mohamed Mzali a sorti sa circulaire annonçant le début de l’islamisation et de l’arabisation rampante de la société tunisienne, 177 intellectuels tunisiens ont signé une pétition publiée dans la revue « Le Maghreb » de l’époque.
Pour l'annulation de la note circulaire de 1981 https://t.co/psCdHsBOTB
— Mourad Sidia (@lvlourad) May 29, 2017
Cette pétition dénonçait l’orientation dangereuse que prenait le pays, attirait l’attention sur la remise en cause des acquis Bourguibiens et rejetait les limitations aux libertés, en matière de pratiques religieuses.
https://twitter.com/ATFD6/status/869111627701997568
Mohamed Mzali venait en effet, d’arriver accidentellement au pouvoir suite à la maladie subite, de feu Hédi Nouira l’autre bâtisseur de la modernité tunisienne. Il était à la recherche d’appuis politiques et d’une popularité qu’il a trouvées auprès du Mouvement de Tendance Islamique (MTI) ancêtre d’Ennahdha ainsi qu’auprès des arabes du Golfe qui se sont immiscés alors pour la première fois dans nos affaires.
Appelons à porter plainte au tribunal administratif pour l'annulation de la note circulaire de 1981
Petit rappel… https://t.co/Ex7tXsX2ue— Rahma Essid (@c_essid) May 28, 2017
Trois jours après la publication de sa circulaire, Bourguiba malade mais mis au courant, décida de l’annuler, cependant le mal était fait.
La circulaire est revenue régulièrement sur le tapis. Ben Ali à son tour, l’a utilisée. En mal d’image pieuse et proche de l’Islam et des musulmans, il a joué lui aussi sur ce tableau et encouragé par son entourage aveugle et inculte, a joué au bigot.
Aujourd’hui, en 2017, elle est encore utilisée afin de réprimer les libertés universelles consacrées par la constitution de 2014. Beaucoup de ministres, de gouverneurs, de maires, de flics, sont en train de l’utiliser. Les motivations sont diverses: religieuses, arrivisme, vengeance, haine de l’autre, indigence intellectuelle, suivisme, conformisme…
Les enfants des 177 sont devenus 574
En réaction, une pétition que vous trouverez ci-dessous est en train de circuler. C’est une initiative prise par les enfants des 177 qui sont devenus, à l’heure où j’écris ces lignes. 574 personnes l’ont déjà signé, ils honorent ainsi leurs ainés, ils perpétuent leur état d’esprit, ils confirment l’esprit de liberté et l’avant-gardisme dont les tunisiens, femmes et hommes ont toujours su faire preuve.
Enfants de Bourguiba, rebellez-vous, manifestez votre mécontentement, soyez dignes de vos parents, signez cette pétition.
Par Mamoghli Chokri, universitaire