Paris, (Reuters) — La frégate Lafayette et deux avions de chasse Rafale participent à un exercice naval avec la Grèce en Méditerranée orientale, a fait savoir jeudi le ministère des Armées, au lendemain de l’annonce par Emmanuel Macron d’un renforcement de la présence militaire française dans la région.
J’ai décidé de renforcer temporairement la présence militaire française en Méditerranée orientale dans les prochains jours, en coopération avec les partenaires européens dont la Grèce.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 12, 2020
Cet exercice naval franco-grec intervient dans un contexte de tensions en Méditerranée orientale provoquées par les opérations de prospection sismique d’hydrocarbures lancées par la Turquie dans une zone située entre la Crète et Chypre, une initiative que la Grèce considère comme illégale.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la Grèce avait adopté une approche « hostile » dans ce dossier et a appelé Athènes à respecter les droits de la Turquie, en plaidant pour « le dialogue et la négociation ».
Ce matin, le porte-hélicoptères amphibie Tonnerre et la frégate La Fayette ont conduit un exercice en mer avec la Marine grecque. Une première illustration concrète du renforcement de notre coopération en Méditerranée orientale. pic.twitter.com/tG1mFMerZC
— Florence Parly (@florence_parly) August 13, 2020
« La seule voie pour trouver une solution en Méditerranée orientale est celle du dialogue et de la négociation », a-t-il dit.
« Si nous agissons avec bon sens et de façon raisonnable, nous pouvons trouver une solution avantageuse et dans l’intérêt de tous. Nous ne courons pas après des péripéties inutiles et nous ne cherchons pas les tensions. »
Le Lafayette était déjà déployé dans la région dans le cadre de la présence permanente française en Méditerranée orientale pour lutter contre le groupe État islamique en Syrie.
Cette frégate, qui a appareillé de Larnaca, à Chypre, pour participer à cette manœuvre, est escortée par le porte-hélicoptères Tonnerre. Elle est attendue jeudi soir à Beyrouth avec de l’aide logistique et alimentaire.
Deux Rafale qui étaient présents à Chypre depuis lundi vont également faire jeudi une « escale de courte durée » à La Sude, en Crète, avant de regagner la France, a précisé l’état-major des Armées à Reuters.
Emmanuel Macron, déjà en froid avec son homologue Recep Tayyip Erdogan en raison de l’intervention militaire turque en Libye, avait annoncé mercredi soir un renforcement « temporaire » de la présence militaire française dans la région.
Cette initiative vise à « affirmer l’attachement de la France à la libre circulation, à la sécurité de la navigation maritime en Méditerranée et au respect du droit international », précise le ministère des Armées dans un communiqué.
Le président turc a indirectement répondu jeudi au chef de l’État français, sans le citer, en estimant que la Grèce était poussée à entreprendre des « actions malheureuses » dans la région par « un pays qui ne possède même pas de côtes en Méditerranée orientale ».
« Personne ne devrait se prendre pour ce qu’il n’est pas. Pour être très clair: n’essayez pas de nous impressionner », a-t-il poursuivi.
Version française Myriam Rivet, édité par Nicolas Delame