Plusieurs prisons françaises étaient bloquées lundi par des gardiens soucieux de dénoncer leurs conditions de travail, quatre jours après une agression à l’arme blanche survenue au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).
Parmi les villes touchées par le mouvement, qui a parfois occasionné l’intervention de compagnies CRS, figurent Fresnes (Val-de-Marne), Villepinte (Seine-Saint-Denis) et Marseille (Bouches-du-Rhône).
Le directeur de la prison de Vendin-le-Veil a annoncé qu‘il avait demandé sa démission, accédant ainsi à une requête des organisations syndicales, reçues samedi à la chancellerie.
Selon le récit de l‘administration pénitentiaire, le chef d’établissement a demandé à sa hiérarchie d’être déchargé de ses responsabilités, ce qui a été accepté par le directeur interrégional des services pénitentiaires de Lille, Alain Jégo.
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, doit se rendre mardi à Vendin-le-Vieil, où l‘attaque commise jeudi par un détenu converti à l‘islam radical, qui a blessé trois gardiens de prison, a ravivé un malaise chronique parmi les agents.
L‘auteur de l‘agression de Vendin-le-Veil, Christian Ganczarski, un ressortissant allemand converti à l‘islam radical, avait été condamné en 2009 à 18 ans de prison pour complicité dans l‘attentat contre une synagogue de Djerba, qui avait fait 21 morts en Tunisie en 2002, et il était libérable dans les prochaines semaines.
Son profil nécessitait une surveillance particulièrement étroite, selon l‘administration pénitentiaire : il était détenu dans un établissement très sécurisé, avec un taux d‘occupation de 44% au 1er décembre dernier, et devait être escorté par quatre gardiens lors de ses déplacements au sein de la prison.
Il a été mis en examen lundi pour tentatives d‘assassinats sur personnes dépositaires de l‘autorité publique en relation avec une entreprise terroriste, a-t-on appris de source judiciaire. Il a été placé en détention provisoire conformément aux réquisitions du parquet.