Paris, 4 dĂ©cembre (Xinhua) – Le gouvernement suspend immĂ©diatement « pour six mois » les mesures fiscales contestĂ©es, a annoncĂ© mardi le Premier ministre français Edouard Philippe lors d’une confĂ©rence de presse tenue Ă Matignon.
« Je suspends pour une durĂ©e de six mois la hausse de la taxe carbone, la convergence de la fiscalitĂ© du diesel et l’alignement de la fiscalitĂ© du gazole pour les professionnels », a-t-il affirmĂ©. « La hausse des tarifs de l’Ă©lectricitĂ© et du gaz, prĂ©vue au 1er janvier, ne sera pas appliquĂ©e cet hiver et la rĂ©forme du contrĂ´le technique est suspendue pour six mois », a-t-il indiquĂ©.
« Je suis par ailleurs convaincu que si l’Etat doit rester fort et ferme, il est d’abord le garant de la paix publique. Fixer le cap et le tenir est une nĂ©cessitĂ© pour gouverner la France mais aucune taxe ne mĂ©rite de mettre en danger l’unitĂ© de la Nation », a-t-il soulignĂ©.
Le Premier ministre français a Ă©galement annoncĂ© l’ouverture d’un « large dĂ©bat » Ă l’Ă©chelle nationale et territoriale, « sur les impĂ´ts et les dĂ©penses publiques » qui dĂ©butera le 15 dĂ©cembre et devra se tenir jusqu’au 1er mars.
« Nous voulons mettre en place des mesures d’accompagnement justes et efficaces (…) Ce dĂ©bat devra dĂ©boucher sur des solutions concrètes », a-t-il prĂ©cisĂ©. Evoquant la transition Ă©cologique, Edouard Philippe a affirmĂ© que l’Etat devait lutter « contre la pollution, contre le changement climatique. » « Nous devons mieux accompagner les Français dans cette transition », a-t-il ajoutĂ©.
« Cette colère, je l’entends, j’en mesure la rĂ©alitĂ©, la force et la gravitĂ©. Cette colère vient de loin, elle a longtemps couvĂ©. Elle est aujourd’hui exprimĂ©e avec force et de manière collective. « Selon Edouard Philippe, il faut « plus de transparence sur les impĂ´ts car notre système fiscal est terriblement complexe », a-t-il reconnu.
« Les Français qui ont enfilĂ© un gilet jaune aiment leur pays. Ils veulent que les impĂ´ts baissent et que le travail paye. C’est aussi ce que nous voulons », a-t-il expliquĂ©.
Concernant la tenue d’une quatrième journĂ©e de manifestation samedi prochain, pour laquelle de nouvelles violences sont redoutĂ©es, Edouard Philippe a dĂ©clarĂ© que « s’il y a une mobilisation samedi prochain, elle doit Ăªtre dĂ©clarĂ©e et se dĂ©rouler dans le calme. Les Français ont le droit de manifester, mais aussi de vivre en sĂ©curitĂ© et de circuler normalement. »