Emmanuel Macron a lancé jeudi « une stratégie » très attendue de lutte contre la pauvreté, s’engageant à la création d’un « service public de l’insertion » et à la préparation d’un « revenu universel d’activité » qui fusionnerait les prestations sociales.
#Macron annonce l'extension du dispositif "territoire zéro chômeur de longue durée" qui a prouvé son efficacité… Notre reportage dans le Nord https://t.co/hKJlRrdviQ
— Mariana Grépinet (@MarianaGrepinet) September 13, 2018
« Ce n’est pas un +plan charité+ car il ne s’agit pas de permettre de vivre un tout petit peu mieux dans la pauvreté, il s’agit de sortir de la pauvreté », a déclaré le chef de l’État lors d’un discours de plus d’une heure au Musée de l’Homme, disant vouloir éviter qu’elle « se transmette de génération en génération ».
Le revenu universel est la mesure qui permet le plus de lutter contre la pauvreté. Elle s’impose dans le débat aujourd’hui, même chez ceux qui ricanaient quand je l’évoquais dans mon programme présidentiel. #PlanPauvrete #RUE pic.twitter.com/ir7Um4vzVD
— Benoît Hamon (@benoithamon) September 13, 2018
« Si je suis ici devant vous, c’est pour essayer de lancer avec un combat neuf, indispensable, vital pour notre pays, celui de décider résolument de ne plus oublier personne », a-t-il fait valoir d’emblée, appelant “les premiers de cordée” à ne pas oublier « les derniers ».
30% de ceux qui devraient bénéficier du RSA ne le demandent pas. La multiplication des aides sociales entraîne du flou, de l’incompréhension.
C’est pourquoi un Revenu Universel d’Activité, fusionnant le + grand nombre possible de prestations sociales, sera créé. #PlanPauvreté pic.twitter.com/yYgbETTxCQ
— En Marche (@enmarchefr) September 13, 2018
Le président a annoncé « une loi en 2020 pour créer un revenu universel d’activité qui fusionne le plus grand nombre possible de prestations et dont l’État sera entièrement responsable », précisant que ce revenu serait soumis à « des droits et des devoirs supplémentaires ». En contrepartie d’un « droit à être aidé et accompagné (…), nous veillerons à ce que les devoirs soient respectés par les bénéficiaires ».
« Je n’ai jamais cru à un revenu universel sans condition », a-t-il ajouté en allusion à la mesure phare portée par le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon.
Pour lui, « le maquis des minima sociaux actuels n’est pas compatible avec un système fondé sur l’accompagnement et la reprise d’activité ». Il faut, a-t-il dit, « créer un service public de l’insertion ».
Cela impliquera que l’Etat s’engage aux côtés des « départements, des métropoles » pour mieux accompagner les personnes les plus éloignées de l’emploi, notamment bénéficiaires du RSA.
« C’est le seul moyen de garantir l’universalité des droits alors que le système est aujourd’hui trop éclaté, inégal territorialement », a détaillé le chef de l’État français, souhaitant qu’à partir du 1er janvier « chaque personne » qui s’inscrit au revenu de solidarité active (RSA) « puisse avoir un rendez-vous dans le mois, dans un lieu unique », pour bénéficier d’un accompagnement.
Outre ce pilier insertion, Emmanuel Macron a présenté un autre ensemble de mesures, destinées à prévenir la pauvreté dès le plus jeune âge.
En plus du développement de l’accès à des modes de garde pour les tout-petits issus de familles défavorisées, il a souhaité un « accès à la cantine plus universel avec des repas à un euro » et des petits-déjeuners proposés dans les écoles des réseaux prioritaires.
« L’alimentation est un droit fondamental des enfants qui peine à être garanti », a déclaré le chef de l’État.
Pour les jeunes suivis par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), il a dit vouloir « créer une obligation », en « contractualisant » avec les départements, pour trouver un logement, une formation, un emploi, aux jeunes qui n’ont « pas de solution » à leur sortie du dispositif à 18 ans.