Un migrant tunisien de 25 ans qui avait sauvé deux enfants des flammes en 2015 près de Paris est sous la menace d’une expulsion, a-t-on appris après de la préfecture, qui s’est dit prête à réexaminer son dossier après la récente régularisation d’un jeune Malien pour un « acte héroïque ».
D’après Le Parisien, le jeune homme est arrivé en France en 2013, avec un diplôme d’informatique en poche. En avril 2015, avec deux amis, il avait porté secours à deux enfants en bas âge bloqués dans un appartement dont la cuisine était en flammes, après avoir entendu les appels à l’aide de leur mère.
"Sauver un bébé en escaladant un immeuble est-il plus héroïque que braver les flammes pour sauver deux enfants?" #Gassama https://t.co/IsvV4XJMGg
— Le JDD (@leJDD) June 4, 2018
Un sauvetage qui, contrairement à l’acte de Mamoudou Gassama, le jeune migrant malien qui a été régularisé après avoir sauvé un enfant à Paris, n’a pas été filmé.
Les trois hommes avaient quitté discrètement les lieux et la mère avait lancé un appel pour les retrouver. Le maire communiste de cette commune de grande banlieue parisienne, Pierre Barros, l’avait distingué en lui remettant la médaille de la ville lors d’une cérémonie organisée quelques semaines plus tard.
#Aymen, un sans-papier tunisien qui avait sauvé deux enfants d'un incendie, menacé d'expulsion #Heros #Gassama #societe #Faitsdivers https://t.co/EIOepLkTuo
— La Dépêche du Midi (@ladepechedumidi) June 4, 2018
Puis, en 2017, l’édile avait écrit aux autorités pour appuyer sa demande d’un titre de séjour, rappelant le courage dont il avait fait preuve. D’après son avocate, Me Philippine Parastatis, la préfecture avait alors répondu qu’il pouvait demander son « admission au séjour pour motif exceptionnel » en raison du service qu’il avait rendu à la collectivité.
Las, en janvier, la préfecture refuse de lui octroyer un permis de séjour et lui délivre une « obligation de quitter le territoire français » (OQTF). Son avocate a déposé un recours devant le tribunal administratif. « Mais s’il est contrôlé demain, il peut être placé en rétention et expulsé », a-t-elle dit à l’AFP.
« On s’efforce de rassembler le maximum d’éléments corroborant cet acte de bravoure, notamment auprès des pompiers, pour prendre une décision sur l’abrogation de l’OQTF, ce qui devrait être fait dans la journée », a affirmé à l’AFP la directrice de cabinet du préfet du Val-d’Oise (région parisienne).