Le régime syrien et son allié russe ont accusé Israël d’avoir mené lundi des frappes meurtrières contre une base militaire en Syrie, au surlendemain d’une attaque chimique présumée.
Indignation de #Washington et du #Vatican après une attaque #chimique présumée sur #Douma dans la #Ghouta en #Syrie #Trump #papeFrancois #Iran #Russie pic.twitter.com/UTdkX0uRy8
— TV5MONDE Info (@TV5MONDEINFO) April 8, 2018
Paris et Washington, qui ont menacé le régime d’une « réponse forte » après cette attaque chimique, ont démenti être à l’origine des frappes qui ont tué 14 combattants prorégime dont des Iraniens selon une ONG.
Deux réunions sont prévues plus tard dans la journée au Conseil de sécurité de l’ONU sur l’attaque chimique imputée au régime et qui a tué selon des secouristes des dizaines de personnes dans la ville rebelle de Douma, près de Damas.
Syrie : Attaque à l'arme chimique à Douma ? Washington accuse Moscou https://t.co/MIamPpVicA #Ghouta pic.twitter.com/fhk7C7OHLR
— 20 Minutes (@20Minutes) April 8, 2018
« Plusieurs missiles ont frappé l’aéroport du T-4 », également connu sous le nom de Tiyas, dans la province centrale de Homs, a rapporté l’agence de presse officielle syrienne Sana, pointant du doigt les Etats-Unis avant de se rétracter.
Le régime de Damas n'a aucune limite…7 années de trahisons, d'exactions et de crimes contre son peuple et l'humanité. Plus qu'une réaction, il faut une riposte #Syrie #Douma https://t.co/lqmKOeoAna — via @lemondefr
— Aurélien Taché (@Aurelientache) April 8, 2018
« L’agression israélienne sur l’aéroport du T-4 a été menée par des avions F-15 qui ont lancé plusieurs missiles », a ensuite précisé une source militaire citée par Sana.
La Russie, qui comme l’Iran aide militairement le régime de Bachar al-Assad en Syrie, a affirmé qu’Israël avait tiré « huit missiles téléguidés ».
Contactée lundi par l’AFP, l’armée israélienne a « décliné tout commentaire ». Israël a mené de nombreux raids contre des cibles en Syrie ces dernières années.
Ennemis d’Israël
Israël et la Syrie sont officiellement en état de guerre. Les relations sont d’autant plus tendues que trois ennemis d’Israël opèrent sur le théâtre syrien: le régime lui-même, l’Iran et le Hezbollah libanais pro-iranien.
L’aéroport avait été visé en février par Israël qui avait affirmé qu’un drone avait été envoyé sur son territoire depuis une « base iranienne » identifiée comme celle de T-4.
Dimanche, les Etats-Unis, mais aussi la France, avaient brandi la menace de frappes en Syrie, après des affirmations de secouristes non vérifiées de source indépendante sur une attaque présumée aux « gaz toxiques au dernier bastion occupé par un groupe rebelle présent à Douma ».
Mais les Etats-Unis et la France ont démenti toute implication dans la frappe de lundi. « Ce n’est pas nous », a affirmé le porte-parole de l’état-major des armées françaises, le colonel Patrik Steiger.
Dimanche, les président américain Donald Trump et français Emmanuel Macron, ont échangé dimanche soir « leurs informations et leurs analyses confirmant l’utilisation d’armes chimiques » à Douma, selon la présidence française.
Ils se sont prononcés pour « une réponse forte et commune », a rapporté la Maison Blanche.
Sur Twitter, M. Trump a averti le régime et ses alliés dont la Russie qu’ils pourraient « payer le prix fort » pour l’attaque chimique présumée, qualifiant Bachar al-Assad « d’animal ».
Le pouvoir syrien a nié toute responsabilité pour cette attaque présumée contre cette ultime poche rebelle près de Damas, dans la Ghouta orientale, qu’il cherche à reprendre.
Il y a un an, Donald Trump avait fait bombarder une base du régime, en représailles à une attaque au gaz sarin qui avait tué quelques jours plus tôt, en avril 2017, plus de 80 civils à Khan Cheikhoun (nord-ouest).
Selon les Casques Blancs et l’ONG médicale Syrian American Medical Society (SAMS), 48 personnes ont péri dans l’attaque à Douma et « plus de 500 cas, la plupart des femmes et des enfants, ont souffert de difficultés respiratoires ».
Une vidéo postée par les Casques blancs sur Twitter et présentée comme tournée après l’attaque chimique présumée montre un enchevêtrement de corps sans vie, dont ceux de femmes et d’enfants, allongés à même le sol, de la mousse blanche s’échappant de leur bouche.