Ankara – Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi a été torturé avant d’être « décapité » dans le consulat de son pays à Istanbul, a affirmé mercredi le quotidien turc Yeni Safak qui dit avoir eu accès à un enregistrement sonore des faits.
Jamal Khashoggi aurait eu les doigts coupés avant d'être décapité puis démembré https://t.co/i9i1ZFvA7v pic.twitter.com/NHUZXMu4pv
— CNEWS (@CNEWS) October 17, 2018
L’éditorialiste critique de Ryad s’est rendu au consulat le 2 octobre pour des démarches administratives en vue de son mariage. Il n’a pas été vu depuis.
Les US tentent de sauver la marionnette de Trump et agent israélien MBS en préparant une version ou la dictature saoudienne va reconnaître le crime mais un bouc émissaire sera désigné!#JamalKhashoggi pic.twitter.com/8vOiTxWcj2
— Desertup (@Desertup) October 16, 2018
Affirmant avoir eu accès à des enregistrements sonores de ce qui s’est déroulé ensuite, Yeni Safak explique que M. Khashoggi a été torturé au cours d’un interrogatoire et que ses doigts ont été coupés par des agents saoudiens.
Il a ensuite été « décapité », selon le quotidien pro-gouvernemental, qui ne précise pas comment il a eu accès à ces enregistrements.
#JamalKhashoggi Khashoggi #ArabieSaoudite #journalistes pic.twitter.com/rmycmvDx1s
— Lounis (@louniscartoon) October 17, 2018
Des responsables turcs ont accusé Ryad d’avoir fait assassiner le journaliste par une équipe spécialement envoyée sur place, mais les autorités saoudiennes ont démenti.
Certains médias, dont le Washington Post pour lequel écrivait M. Khashoggi, avaient auparavant rapporté l’existence d’enregistrements audio et vidéo prouvant que le journaliste avait été « interrogé, torturé puis tué » à l’intérieur du consulat, avant que son corps ne soit démembré.
Mais c’est la première fois qu’un média turc dit avoir eu accès à de tels enregistrements.
Selon Yeni Safak, le consul saoudien Mohammad Al-Otaibi peut être entendu sur l’un des enregistrements, disant: « faites ça dehors, vous allez m’attirer des problèmes ».
Pour protester contre l'assassinat du journaliste #JamalKhashoggi, plusieurs grands patrons américains ont refusé de participer au Future Investment Initiative à #Riyad. En revanche, les sociétés françaises ont maintenu leur venue. Quelle honte!https://t.co/qO8PWBPQhp
— Pamela Tamby 🇫🇷 (@PamelaTamby) October 17, 2018
Ce à quoi un individu non identifié lui répond: « si tu veux vivre quand tu reviens en Arabie saoudite, tais toi ». M. Al-Otaibi a quitté Istanbul mardi.
#Turquie: enfin, les enquêteurs ont pu rentrer à la résidence du consul saoudien qui s'est sauvé hier en Arabie saoudite. Des soupçons sur l'existence du cadavre du journaliste #JamalKhashoggi dans cette résidence pic.twitter.com/IQsy773PUA
— Desertup (@Desertup) October 17, 2018
Le site d’informations en ligne Middle East Eye raconte, citant une source qui a eu accès à l’enregistrement sonore des derniers moments du journaliste, que M. Khashoggi a été emmené dans le bureau du consul.
Selon cette source, « il n’y a pas eu de tentative d’interrogatoire. Ils étaient venus le tuer » et le consul lui-même a été sorti de la pièce.
Un médecin légiste, identifié comme Salah al-Tubaigy et qui faisait partie de la quinzaine de Saoudiens dépêchés par Ryad à Istanbul ce jour-là selon plusieurs médias, a ensuite commencé à découper le corps de M. Khashoggi encore vivant, d’après la source de Middle East Eye.
Pendant qu’il faisait cela, M. Tubaigy a commencé à écouter de la musique à l’aide d’écouteurs. « Quand je fais ce travail, j’écoute de la musique. Vous devriez (le) faire aussi », l’entend-on dire sur l’enregistrement, selon la même source. L’assassinat a duré sept minutes, affirme Middle East Eye.
Des médias américains ont affirmé que l’Arabie saoudite, dont l’image a terriblement souffert de cette affaire, envisageait de reconnaître la mort du journaliste lors d’un interrogatoire qui aurait mal tourné au consulat.