La France émis un bulletin d’alerte, lundi 22 mai, à ses ressortissants, les mettant en garde des risques des déplacements dans le sud de la Tunisie et plus précisément au gouvernorat de Tataouine.
Selon les autorités, la situation est "dangereuse" dans le sud de la Tunisie, où un manifestant a été tué lundi https://t.co/XGugv8w8Sy #AFP pic.twitter.com/1eczLVgqxf
— Agence France-Presse (@afpfr) May 23, 2017
« Compte tenu de la situation sociale tendue et des affrontements entre les forces de sécurité et des manifestants, il est conseillé de reporter vos déplacements vers le gouvernorat de Tataouine, » peut-on lire dans un message d’alerte sur le site du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères français.
Toutefois, le Quai d’Orsay ne fait pas état d’une menace « précise et crédible » contre la France.
« L’état d’urgence, décrété le 24 novembre 2015, a été prorogé jusqu’au 17 juin 2017 sur l’ensemble du territoire tunisien. Les ressortissants français sont invités à respecter les conseils habituels de vigilance, conclu le message.
Tensions sociales dans la région
La tension est monté ce week-end à El-Kamour, site désertique à une centaine de km de Tataouine, dans le sud du pays, où campent depuis près d’un mois des habitants réclamant une meilleure répartition des richesses et des recrutements prioritaires dans les sociétés pétrolières.
Tunisie : le Quai d'Orsay déconseille la région de Tataouine https://t.co/D7WE4NO2iE
— Najla (@NajlaTerzi) May 23, 2017
Face à ce mouvement social qui a entravé la circulation des camions vers les champs pétroliers et gaziers de Tataouine, le président Béji Caïd Essebsi a solennellement demandé le 10 mai aux militaires de protéger les sites de production d’éventuels blocages.
Dessin datant de 2015. Toujours pas de solution #Tataouine #Tunisie pic.twitter.com/ph6a8DuWTG
— willis from tunis (@willisfromtunis) May 23, 2017
Dès samedi, l’armée avait procédé à des tirs de sommation pour disperser la foule à El-Kamour, pour la première fois depuis l’appel du président Essebsi aux militaires.
Le lendemain, le ministère de la Défense a prévenu que l’armée aurait recours à la force contre quiconque tenterait de pénétrer dans le complexe pétrolier et gazier.
Il a mis en garde « tous les citoyens contre des poursuites judiciaires en cas de heurts avec les unités militaires et sécuritaires, et contre les dommages physiques pouvant les atteindre dans le cas d’une gradation dans l’usage de la force ».
« Il faut comprendre que la tentative d’entrer par la force dans l’installation protégée par l’armée (…) n’est pas un acte pacifique (…) Cela requiert une réaction », a insisté de nouveau lundi le porte-parole du ministère, Belhassen Oueslati.
En fonctions depuis moins d’un an, le gouvernement d’union de Youssef Chahed, à l’image de ses prédécesseurs, est confronté à une grogne sociale croissante, en particulier dans les régions de l’intérieur. Les mouvements prennent régulièrement l’allure de sit-in bloquant routes et accès à certains sites.