Tripoli, 12 juillet (Xinhua) — Le ministre libyen des Affaires étrangères Mohamed Sayala a demandé jeudi à la France de donner la raison pour laquelle des armes françaises (missiles) récemment saisies par les forces gouvernementales étaient tombées entre les mains de l’armée rebelle basée dans l’est du pays.
M. Sayala a posé à son homologue français Jean-Yves Le Drian une série de questions à ce sujet : « Comment des armes françaises retrouvées à Gharyan ont-elles été obtenues par les forces du général Khalifa Haftar ? Quand ont-elles été livrées et comment ? », selon un communiqué publié jeudi soir par le ministère libyen des Affaires étrangères.
« Le ministre a également demandé à son homologue français de révéler la quantité de ces armes, dont la présence (en Libye) est en contradiction avec les déclarations du gouvernement français, formulées à l’occasion de forums internationaux et de réunions bilatérales », poursuit le communiqué.
Peu de temps après avoir repris le contrôle de Gharyan, ville située à 80 km au sud de la capitale Tripoli, les forces du gouvernement libyen ont annoncé avoir découvert des missiles de modèle Javelin abandonnés par les forces de l’est avant leur fuite.
Depuis le début du mois d’avril, l’Armée nationale libyenne autoproclamées, basée dans l’est, mène une campagne militaire pour tenter de prendre le contrôle de Tripoli, qui abrite le gouvernement libyen soutenu par les Nations Unies.
Le ministère français de la Défense a fait savoir que ces armes appartenaient à une force spéciale antiterroriste française en Libye et qu’il était prévu qu’elles fussent détruites. Il a par ailleurs déclaré : « endommagés et inutilisables, les armements ont été temporairement stockés dans un dépôt en vue de leur destruction ».
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les combats à Tripoli et dans les zones environnantes ont fait jusqu’à présent plus de 1.000 morts et 5.000 blessés. La Libye est confrontée en permanence à la violence et l’instabilité politique depuis la chute du régime de feu Mouammar Kadhafi en 2011.