Les autorités tunisiennes ont démenti mardi des accusations d’un ministre italien selon lesquelles des migrants arrêtés en Tunisie alors qu’ils tentaient de traverser la Méditerranée clandestinement pour l’Italie étaient des « terroristes ».
Le autorità tunisine hanno fermato 9 ESTREMISTI ISLAMICI che tentavano di imbarcarsi su un gommone per raggiungere l'Italia.
Alla faccia di quelli che dicono “i terroristi mica arrivano sui barconi…”
Questo lo dirà Repubblica? ? https://t.co/8RuVXZyKCq— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) August 14, 2018
Lundi, le ministère tunisien de l’Intérieur a annoncé l’arrestation d’une quinzaine de candidats à l’exil, en précisant que neuf d’entre eux étaient considérés par la police comme « salafistes », c’est-à-dire adeptes d’un islam intégriste.
Dans un tweet mardi, le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini, faisant état de l’arrestation de neuf « extrémistes islamistes » tentant de se rendre en Italie, a commenté : « Voilà pour ceux qui disent ‘les terroristes n’arrivent pas sur les bateaux ». M. Salvini, également chef de file de l’extrême droite, avait au printemps qualifié de « délinquants les migrants tunisiens ralliant illégalement l’Italie ».
Le autorità tunisine hanno fermato nove estremisti islamici che tentavano di imbarcarsi su un gommone per raggiungere l'Italia attraverso il Mediterraneo. Facevano parte di… https://t.co/amHEEikcp8
— CambiaCatania (@CambiaCatania) August 13, 2018
Réagissant au tweet du ministre italien, le porte-parole de la Garde nationale tunisienne Houssem Jebabli a affirmé dans un entretien à la radio qu’il « n’y avait pas de projet terroriste contre l’Italie dans cette tentative de migration clandestine ». « Ils voulaient fuir la Tunisie à la recherche d’une vie meilleure, comme les autres migrants », a précisé M. Jebabli à l’AFP, ajoutant qu’il s’agissait d’hommes de 28 à 42 ans, dont aucun n’étaient soupçonnés de lien avec des groupes terroristes.
Un nombre croissant de Tunisiens en quête d’emploi et de perspectives d’avenir tentent de traverser la Méditerranée clandestinement en direction de l’Italie. Au premier semestre 2018, 2.659 candidats à la traversée clandestine ont été arrêtés, a indiqué M. Jebabli, contre 564 sur la même période l’année précédente. Cela a entraîné plusieurs naufrages meurtriers ces derniers mois – le dernier en date, le 3 juin, avait fait 87 morts.
Le ministère de l’Intérieur a en revanche annoncé mardi l’arrestation la semaine dernière à Sousse (centre) de deux jeunes soupçonnés d’avoir suivi des formations par internet auprès de l’organisation jihadiste Etat islamique (EI) en Libye et en Syrie, pour fabriquer des explosifs et mener une attaque au couteau, dans la perspective d’un attentat en Tunisie.