Johannesbourg – Musicien engagé contre la discrimination raciale, Jonathan Clegg, dit Johnny Clegg, alias le « zoulou blanc » incarnait avec ses chansons, mélange inédit de rythmes zoulou et de pop occidentale, la résistance à l’apartheid puis la réconciliation. Le « Zoulou blanc » sud-africain s’est éteint mardi à l’âge de 66 ans.
En avril 2017, Johnny Clegg annonce qu’il souffre d’un cancer du pancréas, détecté en 20157. Il meurt le 16 juillet 2019 à l’âge de 66 ans à Johannesbourg, des suites de ce cancer.
Johnny Clegg’s family thank everyone for the outpouring of support during their time of loss and have asked that donations be made to @ClickFoundat1on instead of sending or laying flowers.https://t.co/sxLYdCW8Tu
— Johnny Clegg (@JohnnyCleggReal) July 17, 2019
Leader successif des groupes Juluka et Savuka, les thèmes de ses chansons sont principalement axées sur la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. Il fut l’inlassable défenseur de la culture africaine, notamment avec sa chanson la plus célèbre, Asimbonanga, qui rend hommage à Nelson Mandela, alors incarcéré depuis plus de vingt ans1, et Scatterlings of Africa, reprise pour la bande originale du film Rain Man (1988).
Longtemps victime de la censure en Afrique du Sud, il a connu le succès à l’étranger avant d’accéder au statut de star dans son pays.
Pendant les pires années du régime raciste, ses chansons ont été interdites. Pour contourner la censure, il a été contraint de se produire – avec son groupe Juluka, formé avec le musicien zoulou Sipho Mchunu – dans les universités, les églises, les foyers de migrants et chez des particuliers.
« Nous devions faire preuve de mille et une astuces pour contourner la myriade de lois qui empêchaient tout rapprochement interracial », se confiait-il à l’AFP en 2017.
L’histoire de l’Afrique du Sud de 1948 à 1994 est marquée par la mise en place puis par le démantèlement de la politique d’apartheid. Successivement nommée Union d’Afrique du Sud puis République d’Afrique du Sud à partir de 1961, le pays connaît, durant cette période, un système de ségrégation raciale institutionnalisée.
Trois ans de négociations constitutionnelles, à partir de 1991, entre le pouvoir blanc et les Partis anti-apartheid sont nécessaires pour que la démocratie représentative, que connaissait la minorité blanche soit étendue, en 1994, à la majorité noire de la population sud-africaine et que le premier président noir d’Afrique du Sud soit élu via des élections au suffrage universel.