Alger – Le président Abdelaziz Bouteflika devrait regagner l’Algérie ce dimanche après un séjour de deux semaines dans un hôpital suisse, confronté à des manifestations massives qui constituent la plus grande menace pour son règne de 20 ans. Une source proche du pouvoir aurait déclaré à l’agence Reuters que Bouteflika serait de retour dimanche et Ennahar TV avait annoncé qu’il devrait atterrir vers midi (11h00 GMT).
President #Bouteflika expected to return to #Algeria on Sunday after two weeks in Swiss hospital, a source told @Reuters https://t.co/p3OaoSYvrA
— Sergio Matalucci (@SergioMatalucci) March 10, 2019
Un avion du gouvernement algérien a atterri ce dimanche à l’aéroport Cointrin de Genève. Un témoin de Reuters a vu un jet privé d’affaires du constructeur « Gulfstream », celui qui avait emmené Bouteflika à Genève le 24 février, atterrir à l’aéroport et que la police helvétique était très présente. Le président malade a rarement été vu en public depuis son accident vasculaire cérébral en 2013.
‘Algeria's President Abdelaziz Bouteflika is expected to return to the country on Sunday, a source familiar with the matter told Reuters.’ https://t.co/6xY0jlqz3R
— Borzou Daragahi ?? (@borzou) March 10, 2019
Des dizaines de milliers de personnes ont protesté les trois dernières semaines contre sa décision de se représenter aux élections du mois d’avril prochain pour un 4ème mandat. Les Algériens ne montrent aucun signe de recul malgré une promet d’une présidentielle anticipée à laquelle il ne se représentera.
Le parti au pouvoir, le FLN, a appelé dimanche toutes les parties à travailler ensemble pour mettre fin à la crise politique, a déclaré la chaîne privée « Ennahar TV ». Des centaines d’étudiants sont descendus dans les rues de la capitale en scandant « Bouteflika, il n’y aura pas de cinquième mandat ».
« Nous avons besoin d’une nouvelle génération pour nous gouverner et assurer un meilleur avenir à nos enfants», a déclaré Ahmed, un retraité de 63 ans. Pendant des années, des rumeurs ont circulé sur les successeurs potentiels de Bouteflika, mais aucun n’a émergé avec le soutien de l’armée et de l’élite qui gouvernent le pays.
Les militaires sont restés dans des casernes.
Plusieurs personnalités, dont des membres du parti et des législateurs, ont démissionné pour rejoindre les rassemblements contre un système politique dominé par les anciens combattants depuis l’indépendance (1962). Deux branches du puissant syndicat algérien UGTA, représentant des dizaines de milliers de travailleurs, se sont également opposées au plan de réélection. Des avocats ont également participé à des rassemblements. Les forces de sécurité ont arrêté 195 personnes, a déclaré la télévision nationale, citant des infractions telles que le pillage.