Le train subsonique, ou hyperloop, ne fait pas rêver que les milliardaires comme Elon Musk ou Richard Branson: une petite commune du Limousin s’apprête à accueillir la plus longue piste d’essai pour ce projet qui catapulterait les voyageurs à plus de 1.000 km/h.
Transpod, une start-up canadienne travaillant au développement de la technologie hyperloop en Europe, doit déposer vendredi « une demande de permis de construire auprès de la préfecture de la Haute-Vienne », explique Sébastien Gendron, cofondateur et Pdg de l’entreprise de Toronto, où se trouve le siège de la société.
Le principe de ce train ultrarapide : faire circuler des capsules pressurisées, ou « pod », dans des tubes à basse pression pour s’affranchir des frottements aérodynamiques et frôler le mur du son.
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Si Transpod a choisi le village de Droux et ses 400 habitants, à une cinquantaine de km au nord de Limoges, c’est parce que l’entreprise a été démarchée par un groupe d’entrepreneurs et d’élus locaux, réunis en association fin 2017 pour faire éclore « un projet innovant et capable de braquer les projecteurs du monde entier sur notre région », se réjouit Vincent Léonie.
Ce premier adjoint au maire de Limoges et président de l’association Hyperloop Limoges est un fervent défenseur de cette technologie qui veut en une décennie « faire voyager sur terre des humains et des marchandises à la vitesse de l’avion, avec la cadence du métro », aime à répéter Sébastien Gendron.
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Conquis également, le préfet du département, Raphaël Le Méhauté, pense que « l’État doit, dans ce dossier, être un facilitateur, car, qu’il s’agisse ou pas du transport du futur, l’hypothèse d’un centre de recherche d’une telle portée ne peut être que bénéfique pour l’image de ce territoire et le dynamisme de son université ».
Ce sont ses services qui doivent examiner la demande de permis de construire de la piste d’essai, un tube sur pylônes de trois km de ligne droite à édifier le long d’une ancienne voie ferrée sur un terrain mis à disposition par le Conseil départemental.
Outsider
Cette piste doit permettre « de tester en conditions réelles, à échelle un demi, la technologie hyperloop développée par Transpod », explique M. Gendron, qui entend inaugurer dès l’an prochain son centre R&D.
Le train subsonique, ou hyperloop, ne fait pas rêver que les milliardaires comme Elon Musk : une petite commune du Limousin s'apprête à accueillir la plus longue piste d'essai pour ce projet qui catapulterait les voyageurs à plus de 1.000 km/h https://t.co/u926cIhnfl #AFP pic.twitter.com/UR6zRvAKvd
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Plus ou moins avancés, des projets similaires existent aux Etats-Unis, en Inde, en Arabie saoudite. Dans cette course mondiale, le Canadien fait figure d’outsider à côté des milliardaires Elon Musk et Richard Branson à la tête de Virgin Hyperloop One ou de l’Américain Dirk Ahlborn à celle d’Hyperloop TT, qui a installé un centre de recherches à Toulouse.
Mais forts de leurs investisseurs nord-américains et italiens, Sébastien Gendron et son associé, le scientifique Ryan Janzen, disent viser « une première ligne commerciale à 1.000km/h autour de 2030 ».
En attendant, Sébastien Gendron, dont l’entreprise emploie une vingtaine de personnes à ce jour, principalement au Canada, veut installer dans la commune limousine une vingtaine de chercheurs et techniciens supplémentaires dont la tâche principale consistera à analyser les données issues des tests en conditions réelles.
Les travaux débuteront cette année, un projet de 21 millions d’euros, à ce jour financé à 100 % par des investisseurs privés dans le cadre d’une levée de fonds de plus de 50 millions d’euros conduite par Transpod.
La firme canadienne annonce d’ailleurs être en mesure de dévoiler à l’automne l’identité « de partenaires industriels français et internationaux de renom », une affirmation vraisemblable alors que les grands acteurs des transports ne veulent pas être mis à l’écart d’une technologie qui pourrait révolutionner le secteur. La SNCF ou General Electric (GE Ventures) ont déjà pris des tickets dans Virgin Hyperloop One.
Reste que le projet ne plaît pas à tout le monde: les néoruraux, par exemple, avaient fait part de leur réticence lors d’une réunion publique le 30 juin dernier, s’inquiétant de la pollution visuelle ou sonore. Et une étude environnementale doit encore avoir lieu.