Bruxelles, (Reuters) — L’activité économique dans la zone euro a subi au deuxième trimestre une contraction sans précédent en raison des mesures mises en œuvre pour freiner la pandémie de coronavirus, montre la première estimation du produit intérieur brut (PIB) publiée vendredi par Eurostat.
Le PIB des 19 pays ayant adopté la monnaie unique a chuté de 12,1% par rapport au premier trimestre, soit sa plus forte baisse depuis le début du suivi de la statistique en 1995. Par rapport au deuxième trimestre de l’an dernier, le PIB a baissé de 15%.
Les économistes interrogés par Reuters tablaient une contraction de 12,0% d’un trimestre à l’autre et de 14,5% sur un an. Le PIB de l’ensemble de l’Union européenne a baissé de 11,9% par rapport à janvier-mars et de 14,4% sur un an, précise Eurostat.
Au premier trimestre, la contraction de l’économie de la zone euro était ressortie à 3,6% et celle de l’UE à 3,2%. Parmi les pays pour lesquels les données sont disponibles, l’Espagne est celui où la baisse du PIB a été la plus marquée avec un recul de 18,5% sur avril-juin, effaçant d’un coup six années de redressement économique.
L’Insee a annoncé plus tôt un plongeon record de 13,8% de l’économie française au cours d’un deuxième trimestre marqué par un mois et demi de quasi-paralysie de l’activité sous l’effet du confinement.
Le PIB de l’Italie s’est contracté quant à lui de 12,4% et celui de l’Allemagne, publié la veille, de 10,1%.
L’inflation continue d’accélérer en juillet
Les chiffres des prix à la consommation dans la zone euro, également publiés vendredi, font état d’un accélération inattendue de l’inflation, ce qui conforte la Banque centrale européenne (BCE) qui exclut un scénario déflationniste dans l’union monétaire malgré les effets de la crise du coronavirus.
L’indice des prix à la consommation calculé aux normes européennes IPCH montre une hausse de 0,4% sur un an en juillet après +0,3% en juin +0,1% en mai. Les économistes interrogées par Reuters attendaient pour juillet une inflation à 0,2%.
En excluant les éléments volatils que sont les produits alimentaires frais et l’énergie, l’inflation dans la zone euro a progressé de 1,3% en juillet, après 1,1% en juin, toujours selon les données d’Eurostat.
Si l’on exclut en plus l’alcool et le tabac, une mesure d’inflation surveillée de près par les économistes, l’inflation augmente de 1,2% contre 0,8% en juin. L’accélération de l’inflation a été tirée par la hausse des prix des produits industriels, en hausse de 1,7% après +0,2% le mois dernier.
Les prix des produits alimentaires, de l’alcool et du tabac ont augmenté de 2,0%, un ralentissement par rapport à la hausse de 3,2% enregistrée en juin. Les prix de l’énergie ont reculé pour leur part de 8,3% en juillet après un plongeon de 9,3% en juin.
Francesco Guarascio, version française Laetitia Volga, édité par Patrick Vignal