Le bilan du naufrage d’une embarcation de migrants entrée en collision avec un navire militaire tunisien est monté à 44 morts suite à la découverte en mer de neuf nouvelles dépouilles, a annoncé mardi le ministère de la Défense.
Le 8 octobre, jour du drame qui s’est produit au large de l’archipel de Kerkennah (centre-est), huit corps avaient été repêchés et 38 personnes, toutes Tunisiennes, secourues par la marine.
Vingt-sept corps avaient ensuite été retrouvés en mer ces derniers jours.
« Les plongeurs de la marine sont parvenus mardi matin à repêcher neuf dépouilles » supplémentaires qui se trouvaient dans l’épave de l’embarcation, a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué.
Une femme figure parmi les victimes, a ajouté le ministère, d’après lequel les recherches se poursuivent.
Un 45ème corps a été retrouvé à 30 km du lieu du naufrage, mais il reste à déterminer s’il s’agit d’une victime du drame ou d’un autre incident selon la Défense.
Des rescapés ont accusé le navire militaire de les avoir percutés délibérément. Le Parquet militaire a ouvert une enquête.
L’incident, qualifié de « catastrophe nationale » par le chef du gouvernement Youssef Chahed, intervient alors que le nombre de départs clandestins vers l’Italie depuis la Tunisie a connu une augmentation « assez inhabituelle » ces dernières semaines, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Selon le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG, plusieurs facteurs économiques, sociaux et sécuritaires sont à l’origine de cette « vague » migratoire, dont un mal-être persistant chez les jeunes Tunisiens.
Les arrestations de candidats à l’émigration illégale se sont également multipliées, a-t-on indiqué de source gouvernementale tunisienne, avec 5.223 migrants interceptés depuis le 1er janvier aux frontières terrestres et maritimes, contre 2.989 pour toute l’année 2016.