Une source officielle auprès de la présidence du gouvernement a fait état, ce jeudi, de l’arrestation des deux frères Adel et Fahi Jnayeh, barons de la contrebande de cuivre à Sousse.
Le plus grand contrebandier du gouvernorat de Kasserine a été également interpellé, apprend-on de même source.
Plusieurs hommes d’affaires soupçonnés de corruption ont été arrêtés mardi dernier, un coup de filet largement salué qui fait espérer à beaucoup une opération « Mains propres », six ans après la chute de la dictature.
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Si la révolution de 2011 a en grande partie été motivée par le népotisme du régime de Zine El Abidine Ben Ali, la corruption reste un fléau au point d’être devenue « endémique » de l’aveu même de responsables. Elle est perçue comme un puissant frein à la relance économique de l’unique rescapé du Printemps arabe.
Opération "Mains Propres" dans le milieu des affaires #tunisie #onas pic.twitter.com/nOjUgNRhVZ
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« C’est en vertu de l’état d’urgence en vigueur depuis un an et demi que des hommes d’affaires et un haut responsable douanier ont été placés mardi soir en résidence surveillée pour être interrogés dans le plus grand secret », a indiqué un haut responsable sous le couvert de l’anonymat.
Le richissime Chafik Jarraya, l’ex-candidat à la présidence Yassine Chennoufi, l’homme d’affaires Nejib Ben Ismaïl et Ridha Ayari, un haut gradé de la Douane, « sont impliqués dans des affaires de corruption et soupçonnés de complot contre la sûreté de l’Etat par leur incitation et le financement présumé de mouvements de protestation à El-Kamour et dans d’autres régions », a précisé la même source.
«Nous mènerons la guerre contre la corruption jusqu’au bout»#Tunisie #Youssef_Chahed #corruption https://t.co/SscpKoo2rz
— La Presse de Tunisie (@LaPresseTunisie) May 25, 2017
D’autres arrestations ont eu lieu mercredi matin : Ali Ghedamsi l’homme fort ayant la main mise sur le port de Sfax et passe pour être le baron de la contrebande et de la corruption sur les quais du port. Afif Dhouib fait également partie du lot.
Confidentiel. Les dessous de l’arrestation de l’homme d’affaire, Chafik Jarraya @tunistribune https://t.co/SuTNX5OQXT
— Adel BAAZAOUI (@baaz1964) May 24, 2017
Autre gros poisson arrêté, un surnommé « Ouachouacha », roi de la contrebande dans la région de Ben Guerdane. A ceux-là viennent s’ajouter Slim Zarrouk, beau frère du président déchu et Slimane Ourak, ancien directeur général de la Douane et ministre du commerce du dernier gouvernement de Ben Ali.
Cette vague d’arrestations a été largement saluée dans les médias et par la société civile ainsi que sur les réseaux sociaux, même si certains espérent qu’il ne s’agisse pas de « poudre aux yeux ».
« La guerre contre la grande corruption a commencé », s’est réjoui en Une le quotidien La Presse en allusion à « l’opération coup de poing de Youssef Chahed », le chef du gouvernement.
« Bravo (…) et on ne lâche rien! », s’est enthousiasmé un animateur de la radio nationale, qualifiant ces arrestations de bouffée d' »air frais » dans la morosité ambiante.
Beaucoup de tunisiens sur les réseaux sociaux ont en outre espéré le lancement d’une opération « Mains propres» semblable à celle ayant provoqué des milliers d’arrestations en Italie dans les années 1990.