Rouge, orange ou encore blond vénitien… Toutes les teintes de roux sont représentées samedi à Châteaugiron, en Bretagne, à l’occasion de la première édition du « Red Love », festival destiné à «afficher fièrement» sa couleur.
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«Je suis né roux, je resterai roux et je suis beau comme tous ceux autour de vous!», clame Simon, 32 ans. L’agriculteur a fait le déplacement pour se retrouver «avec des gens comme nous», «partager nos histoires c’est important».
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«J’ai subi des railleries quand j’étais enfant: Poil de carotte, Spirou», raconte le Breton. «C’est la même chose qu’avec les gros», dit-il, s’estimant heureux d’avoir été «bon au foot», ce qui lui a épargné des moqueries au collège et au lycée.
Autour d’un food-truck, Liam Fife et ses trois amis nantais attendent patiemment qu’on leur servent leurs galettes. La bande s’est rencontrée lors du «Roodharigendag», plus grand rassemblement au monde dédié à la rousseur organisé chaque année aux Pays-Bas.
Festival "Red love": des centaines de têtes rousses se sont rassemblées aujourd'hui à Châteaugiron, en Bretagne, pour "afficher fièrement [leur] couleur" https://t.co/uDbWhPMaxk #AFP pic.twitter.com/4jW7PxLgCG
— Agence France-Presse (@afpfr) August 25, 2018
«Jusqu’à 15 ans, ça a été terrible pour moi», confie le jeune homme à la longue barbe carotte. «Tu pues le vomi, t’es moche», sont des phrases que Liam a du subir. Il a supplié sa mère de pouvoir se teindre les cheveux, «mais elle a refusé et a aussi teint ses cheveux en roux. Pour que je me sente fière et aujourd’hui je la remercie».
Depuis, Liam a «regagné confiance» et parcourt les festivals de roux. «Dès que je vois un enfant, je le réconforte, l’encourage, je n’ai pas envie qu’il subisse le même isolement».
A 57 ans, Paule garde un traumatisme: «Des garçons ont voulu vérifier si j’étais totalement rousse». Depuis, son rapport avec «les hommes est compliqué. En grandissant, vous devenez leur fantasme», explique la Tourangelle qui espère que ses «petits-enfants ne seront pas roux».
« Rouquinhio »
Nicolas, le «brun», a «toujours été amoureux des rousses, trois quarts de ses relations ont été avec elles», confie le Nantais. Sa copine Marie l’a embarqué au Red Love «pour dire que c’est une belle couleur, une fierté».
#RedLove #LoveRedHeads #Justice for Gingers call as redheads hold their first pride parade in Edinburgh https://t.co/edfv23fh91
— Nordic Walkbedford (@WalkBedford) August 26, 2018
En surfant sur le net, Bertille, originaire d’Essonne, «est tombée sur le rassemblement». Elle a fait venir alors sa fille et son mari «rouquemoute» en Bretagne.
«Quand il m’a dragué, la première chose que j’ai dit à mes copines: +il est roux+», se souvient la jeune mère. «J’ai aussi demandé à mon père de ne pas se moquer de lui la première fois qu’il l’a rencontré», rajoute-t-elle.
Cyril, son mari, n’a jamais souffert: «Je jouais bien au foot, ça aide ! Il s’est même créé son propre surnom, à l’image du Brésilien Ronaldinho, +Rouquinhio+.
Crépus, bouclés, dreadlocks, court, long… Toutes les crinières se baladent sur le grand terrain mis à disposition par la commune de Châteaugiron, à 15 km de Rennes.
Lucas, 8 ans, venu de Seine-et-Marne, se dandine sur du rock psychédélique. Lui et ses trois frères sont «tous roux». «Un jour on m’a dit que des carottes poussaient de mes cheveux! Alors j’ai demandé à ma maman si c’était vrai», raconte le jeune garçon accompagné de ses parents.
Les concerts et spectacles dont un défilé de 18 femmes rousses en robes de mariées s’enchaînaient jusqu’à 22H.
Les festivaliers peuvent profiter du stand de coiffure tandis que les accessoires et t-shirt humoristiques se vendent comme des petits pains. «Rouquine, TA MERE» ou «Ginger is the new black» font partie des best-sellers.
A la mi-journée, plus de 1.200 personnes avaient fait le déplacement, a indiqué Pascal Sacleux, l’organisateur de l’évènement. «Je vois de l’amour, des grands, des jeunes, des vieux, des hommes, des filles, je vois plein de gens super-contents d’être là», se réjouit le photographe blond vénitien, qui a d’ores et déjà annoncé une nouvelle édition.
Il nourrit «l’espoir que peut-être un jour les blagues sur les roux deviendront obsolètes, qu’on s’apercevra que c’est ringard, infondé, stupide».