Mustapha Nasra, un Tunisien originaire de Dubaï ne pensait certainement pas se retrouver dans sa galère actuelle quand il a décidé après 20 ans passées à l’étranger de faire son retour définitif en Tunisie à l’été 2017.
Ce restaurateur très apprécié de la communauté tunisienne au Moyen Orient, âgé aujourd’hui de 43 ans vit aujourd’hui une rude épreuve depuis que le gouverneur de l’Ariana saisit par une association de quartier, vient de lui notifier son refus d’agrément d’un salon de thé/restaurant. Le hic ! Mustapha avait déjà pris soin de valider le cahier des charges réglementaire et les travaux d’une valeur de 400.000 DT sont aujourd’hui achevés. Ouvert depuis 3 semaines, son établissement « Blue & Black » sis à El Menzah 7, attire déjà de nombreux clients originaires principalement du quartier, séduits par la bonne humeur de « Mouss » et la qualité de ses produits.
Cette popularité naissante dans le quartier ne fait manifestement pas que des envieux ! Une association locale qui sous couvert de plaintes de voisinage pour nuisances s’étant fixé pour objectif la mise à mort de cette PME qui emploie 14 salariés et fait le bonheur de ses clients et ses voisins. Peine perdue, le jeune patron vient de recevoir la lettre sentence de mort du gouverneur de l’Ariana déclenchant le compte à rebours pour la fermeture définitive !
De toute bonne foi, « Mouss » avait pourtant pris soin de faire les choses dans les règles de l’art depuis le choix porté sur son local commercial déniché à partir d’une publicité immobilière jusqu’au respect du cahier de charges réglementaire. Aujourd’hui, on le rend coupable d’avoir ouvert un commerce dans une zone non commerciale alors même que son contrat de bail est à objet commercial et que la rue en question compte déjà de nombreux commerces !
Touché mais pas désespéré ! Mustapha continue de croire dans les autorités de son pays et au bon sens de chacun ! Il entend se battre pour éviter la fermeture de son commerce et, dans cet esprit il a commencé à collecter des signatures de soutiens parmi les clients et voisins. Bien sûr, la perte nette des sommes investies (400 000 DT) le hante ainsi que l’expectative de devoir remercier ses 14 salariés avec qui il s’est lié affectivement depuis le début de son aventure.
Il vient d’alerter Allobledi, la start-up soutenant les projets des Tunisiens de l’étranger en Tunisie, qui lui a conseillé de solliciter sans attendre le Médiateur de la République afin d’obtenir une suspension de la décision du gouverneur en attendant une position finale sur le fond. Le fondateur d’Allobledi, Samir Bouzidi lui-même tunisien de France fulmine à l’évocation du cas de Mustapha : « Mustapha est un Tunisien de l’étranger qui aurait pu choisir de rester dans son confort à Dubaï… Bien au contraire, il est rentré en Tunisie contre l’avis de tous ses amis et de ses propres enfants… il y a investi et crée 14 emplois ! Qu’une association qui s’agite davantage dans les salons et sur Facebook réussisse à obtenir une sentence administrative de mort sur une jeune entreprise et ses employés, me rend pessimiste pour notre pays. Avec nos graves difficultés actuelles, peut-on se permettre ce luxe ? Que dois-je désormais conseiller aux Tunisiens de l’étranger qui nous sollicitent : si vous comptez investir en Tunisie, votre capital et votre patriotisme ne suffisent plus…il vous faut du m3aref (« piston ») !
Pour sortir de cette impasse et permettre à Mustapha de sauver sa jeune entreprise et avancer sur son autre projet qui lui tient particulièrement à cœur (ferme bio dans la région de Beja), Allobledi compte interpeller dans les prochaines heures les hautes autorités tunisiennes.
Nizar Allagui, Allobledi