Nos avoirs nets en devises ont connu une nouvelle baisse. Elles sont de 10654,9 millions de dinars, soit l’équivalent de 69 jours d’importations. En 8 ans, nous sommes passés de plus de 150 jours à 69 jours de réserve. Par rapport à la même période de l’année dernière, nos réserves ont diminué de 2495 millions de dinars, l’équivalent de 32 jours d’importations en moins.
La situation est alarmante et beaucoup de produits risquent de manquer sur le marché tunisien, notamment des produits de premières nécessités.
J’espère que le gouvernement va « profiter de cette situation catastrophique » pour limiter, voire arrêter, l’importation de produits superflus et pour renégocier les accords commerciaux avec certains pays.
S’agissant d’importation, le secteur des pièces détachées pour l’industrie et les secteurs faisant travailler beaucoup de monde ne doivent pas être brimés. D’autres secteurs tels que le prêt à porter, les sucreries et les gadgets sino-turques doivent être remis en question car la production locale est capable de satisfaire le marché tunisien.
Il faut consommer tunisien à chaque fois que c’est possible. Mais consommer tunisien ne peut se faire sans une garantie sur la qualité des produits consommés.
Aux industriels et au décideurs de peser de tout leur poids pour mettre sur le marché des produits compétitifs, sains et séduisants afin que le consommateur tunisien ne soit pas obligé de faire son marché ailleurs.
Faire un bon produit tunisien est un acte militant. C’est par ce biais que l’on arrivera aussi à augmenter nos réserves et assurer notre survie en attendant des jours meilleurs.
Ps: le titre de ce billet est un clin d’œil à ceux qui connaissent Serge Gainsbourg en espérant nous voir passer de l’érotisme du 69 au réveil des consciences suite à l’alerte causée par les 69 jours de réserve de devises.
Par Ali Gannoun, Universitaire